L'orient
Du latin oriens (participe présent de orior) qui signifie «naitre, surgir, se lever», l’Orient apparait d’abord comme une perspective du Levant qui rappelle le point cardinal où le soleil se lève : y vit alors quiconque voit le soleil se lever en premier.
L’Orient dans la Bible et dans le Coran révèle un sens qui dépasse celui d’un point cardinal. «Marcher vers l’Orient» c’est à dire vers le désert c’est marcher vers la sagesse, vers Dieu. Se tourner vers l’est pour prier revient à se tourner vers le soleil levant, source de toute lumière. Mais à partir de 1750, l’Europe commence sa domination sans partage. Dans le même temps l’idée de progrès s’impose en Europe. Or le progrès c’est le mouvement donc pour le mesurer il faut un point de repère et c’est ce que l’Orient va devenir. Mais l’’émergence de l’Inde et de la Chine contribue à faire disparaitre cette notion. On réfléchit plus désormais à partir de l’idée d’un bloc historique eurasien. On insiste sur les échanges et les routes commerciales tels que la route de la soie qui en plus d’acheminer les marchandises véhiculent de nombreuses idées. Que désigne alors le terme «Orient» ? A l’époque le dictionnaire universel du XIX ème siècle de Pierre Larousse dit : «Rien de plus mal défini que la contrée à laquelle on applique ce nom». Le terme ne s’est réellement imposé qu’en 1835 sous la plume de Lamartine, il était auparavant toujours pluriel, les Orients qui pouvaient être remplacé par le levant. Ainsi dans les esprits de l’époque L’Orient recouvre les terres ottomanes , la Mésopotamie, les Balkans et certains y incluent même l’Italie et la Grèce.
Cependant, évoquer le rapport Orient/Occident revient plus à souligner une réelle distinction mentale qu’à parler d’une simple frontière naturelle. Tels deux pôles avant évolué dans la méconnaissance, voir dans le rejet l’un de l’autre, ils incarnent deux visions finalement indissociables. Dès lors, peut-on penser l’Orient comme levier de