L'utopie
« Nos mafias modernes, l'État et les médias, ont mis au point une attitude moins brutale – et plus adroite – que le nazisme d'autrefois : ils essaient de nous convaincre que c'est nous qui voulons ce qu'ils veulent. »
« Seules les petites communautés peuvent résoudre leurs problèmes de survie et le rôle des gouvernements et des médias devrait être d'encourager cette attitude. Or, depuis des siècles, gouvernements et médias ont toujours rejeté ceux qui entendaient essayer de réaliser leurs projets pour eux-mêmes, sans experts et sans dirigeants. En effet, chacun est l'expert unique de ses propres affaires et l'unique dirigeant qualifié pour ces affaires. Les six milliards d'experts et de dirigeants d'aujourd'hui ne peuvent résoudre que leurs propres crises et leurs propres problèmes – très limités. »
« Une société est une utopie réalisée : c'est un projet d'organisation très complexe, accepté par un certain nombre d'individus qui, dans leur comportement quotidien, manifestent leur accord à ce projet verbalement non formulé. »
« Personnellement, je pense à la primauté de l'individu. L'espèce n'est qu'une abstraction : elle n'a ni volonté, ni but, ni même un moyen de s'exprimer. Ce sont les individus qui veulent quelque chose, qui poursuivent un but et qui s'expriment. Ce n'est pas l'espèce qui a inventé l'individu, mais c'est l'individu qui a conçu l'abstraction «espèce». »
« Ce fait – que nous allons examiner plus loin et plus en détail – nous permet de réaliser une vérité évidente qui, malgré sa simplicité, est rarement reconnue. Il s'agit de l'impossibilité des utopies universalistes, c'est-à-dire, de l'impossibilité des projets qui ne sont réalisables