L'être humain est-il aliéné au travail ?
C’est en 1844 que le philosophe Karl Marx commence à parler de ce qu’on appelle l’aliénation.
Un homme dit « aliéné » est un homme rendu étranger à lui-même, où seul un changement des structures de la société pourrait supprimer cette aliénation. Pour Marx, la nature profonde de l’homme est le travail, qu’il associe directement à la création. Or, dans la société capitaliste, le travail serait plus synonyme de torture, n’étant plus la libre manifestation de la volonté humaine, car lui étant imposé.
L’aliénation existe sous trois formes. La première serait que le producteur est devenu étranger au fruit de son travail, qui appartient désormais à l’employeur. La deuxième forme pourrait être que le travailleur soit soumis à des règles strictes, l’empêchant donc d’organiser son travail comme il l’entend. Enfin, dans la société capitaliste, le travailleur pourrait être étranger à son être propre, où le travail ne serait qu’un moyen de survivre par l’acquisition d’un salaire. En effet, si le travailleur pouvait satisfaire ces besoins d’une autre façon qu’à la sueur de son front, il ne s’en priverait pas. Ces trois formes d’aliénation sont donc contraire au travail que Marx voit comme une envie, et non pas comme une soumission.
Le travail n’est pas aliénant mais il y a une aliénation du travail. Cela veut dire que le travail n’était pas aliéné, mais il le devient. S’il n’était pas aliéné, c’est qu’il était le propre de quelqu’un (le travailleur par exemple) et qu’il devient quelque chose d’étranger à cette personne, quelque chose d’extérieur. Évidemment, si le travail devient quelque chose d’extérieur au travailleur, s’il est aliéné, alors évidemment son travail devient « aliénant ». Mais c’est la conséquence d’une transformation, pas l’essence même du travail.
Jacques Ellul va affirmer dans les années 1950 que « le capitalisme est une réalité déjà historiquement dépassée. Il peut bien durer un siècle encore, cela n'a