l'aléa moral
1. Le problème du risque moral
Contrairement à celui posé par l’anti-sélection, le problème lié au risque moral ne survient pas avant que l’offreur et le demandeur ne se soient mis d’accord mais après. Le contrat est bien passé entre les deux agents mais l’application du contrat va se révéler désastreuse pour l’un des deux, celui à qui l’autre aura réussi à cacher le comportement qui sera le sien.
Supposons par exemple que l’acheteur d’une voiture d’occasion se rende chez un assureur pour souscrire une assurance tous risques. Le montant de la prime à payer a été calculé en se fondant sur le risque qu’encourt un conducteur moyen qui sait normalement conduire, ne commet pas d’imprudence délibérée, entretient correctement sa voiture… Or, rien ne dit que le futur assuré correspond bien à ce profit. Il ne va évidemment pas révéler spontanément que, par exemple, il ne connaît pas la différence entre un feu vert et un feu rouge, consomme systématiquement de l’alcool avant de prendre le volant et néglige de faire entretenir ses freins dont il ne voit pas vraiment l’utilité puisque ce sont les autres qui s’arrêtent en le voyant arriver. Si l’assureur a la malchance de n’avoir que des clients de ce type, le nombre de sinistres qu’il devra prendre en charge sera très supérieur à la moyenne et les primes payées par ses clients ne couvriront pas les dommages à réparer.
La crainte de n’avoir que des « mauvais risques » à couvrir est susceptible de perturber le fonctionnement du marché de l’assurance.
2. Le traitement du risque moral
Tout comme dans le cas du marché des véhicules d’occasion, le problème posé par l’asymétrie d’information n’empêche nullement les sociétés d’assurance de souscrire des polices et, mieux même, de réaliser des profits extrêmement confortables. C’est donc que le problème posé par le risque moral n’est pas insurmontable. Le principe général de la solution consiste à mettre en place des mécanismes qui vont conduire