L'arche de Noé
Selon l'hypothèse documentaire, cette partie de la Genèse se fonde sur deux sources anciennes quasiment indépendantes l'une de l'autre, et n'a atteint sa forme définitive que vers le ve siècle av. J.-C.. Ce processus de consolidation graduelle permettrait d'expliquer les confusions et les répétitions du texte. Certains fondamentalistes bibliques, qui rejettent cette analyse, tiennent l'histoire de l'arche pour véritable, affirmant qu'elle n'a qu'un seul et unique auteur et que toute incohérence apparente peut s'expliquer rationnellement. Les plus convaincus ont tiré de cette posture une série de déductions très variées sur la taille du bateau, son matériau de construction ou encore la date précise du Déluge.
Les récits bibliques de l'arche de Noé présentent des similitudes avec un mythe mésopotamien décrit dans le Poème du Supersage datant du xviie siècle av. J.-C., dans la légende de Ziusudra qui pourrait elle aussi dater de la fin du xviie siècle av. J.-C., puis repris au xiie siècle av. J.-C. au plus tard dans la version assyro-babylonienne « standard » de l'Épopée de Gilgamesh, mythe qui raconte comment un Sage appelé Atrahasis, Ziusudra ou Uta-Napishtim selon les différentes versions du mythe, fut invité par le dieu Enki/Ea à construire un navire, dans lequel il pourrait échapper au déluge envoyé par l'assemblée des grands dieux. D'autres versions, d'une ressemblance plus approximative, peuvent se retrouver dans de nombreuses cultures à travers le monde. L'histoire de l'arche a fait l'objet par les religions