l inconcient peut il faillir
Ce sujet nous invite à questionner le rôle de l’inconscient dans la responsabilité de tout sujet. Est-ce que l’on peut utiliser l’excuse de l’inconscience pour nous décharger d’une responsabilité ? Si l'inconscient est une force obscure qui me dépasse et qui détermine mon comportement, suis-je encore responsable de mes actes ? En effet, nous avons souvent recours à l’inconscient comme justification d’une action que l’on regrette : « Je n’ai pas fait exprès », « J’ai agi inconsciemment ». Cependant, la conscience morale et la loi semblent s’opposer à l’alibi de l’inconscience : l’homme et un sujet moral responsable de l’ensemble de ses actes. Pourrions-nous utiliser l’inconscient pour nous décharger de la responsabilité ou sommes-nous responsables de toutes nos actions, même nos actions inconscientes ?
Nous verrons d’abord que si l’on agit inconsciemment ou sous l’action de désirs inconscients alors il semble à première vue évident que nous ne sommes pas responsables de nos actes. Nous montrerons ensuite comment le fait que l’homme soit un sujet moral toujours responsable donne une responsabilité même à nos actes inconscients. Enfin, nous soutiendrons la thèse qu’il existe différents degrés d’inconscient et donc différents degrés de responsabilité.
À première vue l’inconscient freudien semble nous décharger de responsabilité. En effet, l’existence d’un inconscient psychique absolument distinct de la conscience révèle l’impuissance de la conscience. L’inconscient fait que nous n’avons pas le contrôle total de ce que nous sommes et de ce que nous faisons : par exemple les oublis, les névroses, les rêves, etc. Par la thèse freudienne, le « moi », c’est-à-dire la conscience de soi, n’est plus « maître en sa demeure » : on peut vouloir faire quelque chose et faire autre chose dans la mesure où des désirs inconscients influent sur l’action. Comme, selon Freud, nous ne sommes pas responsables de nos