L'utopie est elle le propre de l'homme?

1199 mots 5 pages
Le mot «utopie» résonne partout autour de nous. Le plus souvent, il est utilisé sur un mode dépréciatif pour désigner les faiblesses d’un projet irréalisable, les rêveries de tels hurluberlus, voire les séductions conçues par l’imagination quand elle échappe à la police de la raison. Si l’on en parle avec chaleur, c’est en général dans l’ordre de l’«événement», lorsqu’il s’agit de promouvoir une exposition, une publication, une manifestation populaire ou savante. Et ces dernières sont fréquentes; l’utopie fait recette, elle intéresse, elle plaît, comme plaisent toutes les invitations au voyage, au dépaysement, à l’ailleurs. Mais si l’on veut bien concéder une certaine honorabilité à l’escapade, il ne faudrait quand même pas oublier que nous sommes bien ici, pas ailleurs. C’est ici, dit-on, que nous sommes comme il faut, c’est-à-dire: utiles, productifs et reconnus.

Or, c’est bien mal connaître l’histoire de l’utopie et se méprendre sur son sens profond que de soumettre son examen à une vision de l’existence humaine qui consisterait seulement à comptabiliser et qualifier les productions utiles et reconnues. Depuis que l’homme a pensé, il a pensé sa condition dans le monde et, aussitôt, il a imaginé et formulé l’hypothèse d’une autre condition dans un autre monde. Les plus anciens témoignages de l’expression humaine nous donnent à voir ou à imaginer des au-delà, des paradis, des âges d’or.

L’utopie ne portera son nom qu’à partir du début du XVIe siècle mais, dès les origines, elle est en germe dans toute interrogation posée par l’homme sur lui-même, sur sa ­destinée et sur son environnement. Comme si la possibilité d’un ailleurs était consubstantielle à toute réflexion sur l’ici et le maintenant. L’utopie n’est donc pas le propre des inutiles songe-creux; elle est le propre de l’homme qui pense, comme une pulsion permanente qui le pousse à connaître, à inventer, à créer.

A l’université, nous sommes assez bien placés pour savoir que le succès dans la

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