L"éloge de la folie, erasme
Erasme, par le biais de la folie, grâce à une prosopopée essaye de persuader le lecteur que le pouvoir des monarques et des princes est abusif.
En utilisant une conjonction de coordination dès la première ligne (« Car »), la Folie est déjà dans la démonstration. De plus, les marques de la première personne sont omniprésentes (lignes 1, 3, 24, 26, 27 et 48) et soulignent le fait que la Folie s’implique personnellement dans son discours. Mais elle cherche également à impliquer le lecteur en s’adressant à lui comme à un auditoire grâce aux marques de la deuxième personne et aux verbes à l’impératif qui constituent des apostrophes (lignes 1, 38 et 48). La question oratoire lignes 3-4 renforce cet effet. L’usage du pronom « on » à la ligne 13 inclut encore le destinataire dans l’énoncé. Par contre à la ligne 5, le pronom « on » a une valeur péjorative ; il désigne ici les rois et les princes et implique un certain mépris à leur égard.
Enfin, en utilisant un verbe de sentiment à la ligne 13, la Folie fait bien appel aux sentiments du lecteur afin de nous persuader de façon efficace.
Dans cet extrait, la déesse Folie ne cherche pas qu’à persuader le lecteur, elle tient aussi un discours subversif qui renverse l’image des princes.
B. Un discours subversif
Derrière la voix de la Folie on perçoit l’opinion d’Erasme qui la manie de manière à transmettre un message subversif. En effet, la démonstration de la Folie débute par un paradoxe. Ce paradoxe repose sur l’opposition entre la liberté des «rois et des princes » (ligne 1), liberté qui leur est naturelle puisque en tant que prince ils ne peuvent être esclaves et leur sujétion à la Folie. Cette dépendance à la Folie est traduite par le terme « culte » (ligne 2). L’image des princes est donc d’emblée pervertie par ce paradoxe puisqu’ils sont donnés à voir comme étant des êtres soumis.
D’autre part la Folie procède à un renversement de l’image du pouvoir