L’exploration sexuel du protagoniste à travers le chiffre trois et le conte l’ogre et la vierge dans le film halfaouine.
Le réalisateur Ferid Boughedir utilise le chiffre trois afin de dessiner l’évolution de l’éveil sexuelle de Noura. La huitième séquence que l’on peut nommer le conte L’ogre et la vierge est le premier tremplin de cette utilisation du chiffre trois et ce conte influencera la perception de Noura à travers cette découverte charnelle.
La huitième séquence est celle où Noura est allongé sur les genoux de sa mère qui lui raconte le conte en question. Le récit de sa mère devient la trame sonore qui accompagne un plan séquentiel bien défini. La caméra traverse la fenêtre à l’aide d’un travelling latéral, puis vertical afin de se rapprocher de trois personnages se trouvant autour d’un feu sur les terrasses. La musique de fond ainsi que la couleur prédominante bleue nous permettent de conclure que ce dernier est en train de rêver. De plus, ces deux éléments se retrouveront dans plusieurs scènes clefs tout au long du film.
Noura est un simple spectateur dans son rêve. La scène devant lui est constituée de trois personnages bien distincts. Le premier est un ogre qui est en fait l’ivrogne des terrasses que l’on peut voir quelques scènes plus tôt. Ce dernier mange de la viande et tend d’un geste nonchalant une aiguille en or à un autre ogre qui est, lui aussi, un membre de son entourage soit Motakh qui se prétend religieux. Motakh pique alors le doigt de la jeune vierge avec cette aiguille doré tout en regardant l’objet de son désir qui est situé hors champ, c’est-à-dire Noura. Le jeune homme suit d’un regard à la fois fasciné et interrogateur la vierge Aïcha qui s’éloigne en sautillant, laissant derrière ces trois gouttes de sang.
L’utilisation du chiffre trois dans ce récit fait référence à la connotation sexuelle du conte qui était originalement un conte pour enfants. En effet, selon Bruno Bettlheim dans son ouvrage Psychanalyse des contes de fées, le chiffre