Commentaire composé : L’illusion Comique, Acte V, scène III La scène 3 du dernière acte de l’Illusion Comique de Pierre Corneille est située après une longue tragicomédie, mettant en scène Clindor et sa femme Isabelle, qui a fuit son rang et son père pour épouser Clindor, le valet de Matamore, alors que les autres prétendants de meilleure condition ne manquaient pas, et juste avant le dénouement final. La scène étant une joute argumentative entre Clindor qui fait l’éloge de l’adultère et Isabelle qui se plaint de l’infidélité de son mari alors qu’elle a tout sacrifié pour lui. Ce passage prend donc place au cours d’une pièce de théâtre baroque et les grands axes de l’analyse de celui-ci sont la place de l’adultère dans la pièce, mis en rapport avec son contexte culturel, l’identification des éléments tragiques et baroques du texte, avec les thèmes qui s’y rattachent et la technique théâtrale appliquée à cette scène et à l’ensemble de l’œuvre. Seront également abordés les différents aspects de l’amour présents dans cette scène. Tous ces éclaircissements prouveront que l’Illusion comique a tout d’une pièce de théâtre baroque. Dès la première lecture, on déduit que le texte est bien une scène d’une pièce de théâtre plutôt tragique sur le fond, mais avec un comique de situation omniprésent. Elle est écrite en alexandrins, à la manière de l’époque, complétée par le style lyrique de la rhétorique, ce qui renforce l’amplitude et dramatise le propos. La scène est une alternance de tirades argumentatives entre Clindor et Isabelle, qui défendent chacun leur point de vue sur l’infidélité de Clindor. Ce dernier en fait l’éloge, ce qui va à l’encontre des moeurs et qui engendre un parti pris comique, et Isabelle, après avoir vu ses soupçons d’adultère confirmés par son mari lui-même, commence par s’opposer à lui en l’accusant de sa trahison, puis fini par se laisser convaincre, déraisonnée par son amour, à condition que Clindor renonce à Rosine, pour leur sécurité aux deux.