L’évolution des connaissances
La science est supposée un savoir qui progresse par un processus cumulatif sans fin, en conduisant à des certitudes sans failles dans la connaissance des phénomènes. Toute fois, l’analyse de l'histoire des sciences montre que ce n'est pas toujours le cas et cette progression s'effectue, le plus souvent, par la remise en cause de ce qui a été déjà établi et considéré comme certain. L’évolution de la science est bien souvent une refonte radicale altérant les principes même sur lesquels est fondée cette science. Des problèmes surgissent alors, dès que des données expérimentales viennent heurter les conceptions scientifiques admises. Ces données qui peuvent toute fois avoir tort, sont, en règle générale, signe de carence de la théorie et un engagement à sa remise en cause. D’où le paradoxe : une théorie homologuée ayant reçu ses galons qui se débat contre un fait récalcitrant !
Einstein, en répondant un jour à la question de savoir comment était-il parvenu à l’idée de la théorie de la relativité, se contenta de dire : « en rejetant l’axiome », c'est-à-dire en rejetant le paradigme1 mécaniste régnant à l’époque caractérisé par cet état d'esprit qui s'est installé au sein de la communauté scientifique et qui considérait que les lois et théories acquises jusqu’alors constituaient une base certaine et ne doivent en aucun cas, être remises en cause.
Ce type de conservatisme et de soumission envers le paradigme régnant continu jusqu’au moment où un esprit hors du commun lui portera des coups durs et cela n'advient, en général que lorsque la théorie accumule des objections, des contradictions et des problèmes non résolus : la théorie est « en crise ». Ces crises de la connaissance formeront ainsi les préludes d’une révolution scientifique qui passera d’abord pour une hérésie au regard de la communauté scientifique. Elle inaugurera alors la rupture avec l’ancien paradigme et l'installation du point de départ d'un nouveau. Un renversement