S.mancini
Séminaire d’Histoire de la Littérature :
Mythes Littéraires
Sheila Mancini
Université de Bologne
Sommaire
Introduction
1-La guerre de Troie est-il un mythe ?
2- La guerre de Troie n’aura pas lieu
3- Omero, Iliade
4-Giraudoux versus Baricco
4.1- Modifier les données de la tradition
4.2- Ajouter des nouvelles significations
4.3- L’horizon métaphysique
Conclusion
Bibliographie
Introduction
Parmi les définitions et les argumentations qu’on a donnés à propos du mythe littéraire, nous avons considéré la lecture la plus convenable celle qui dérive de la combinaison entre les points de vue de Pierre Albouy et celui de Philippe Sellier. Dans Mythes et mythologies dans la littérature française[1], Pierre Albouy définit ainsi le mythe littéraire : « Le mythe littéraire est constitué par ce récit [le récit qu’implique le mythe], que l’auteur traite et modifie avec une grande liberté, et par les significations nouvelles qui y sont alors ajoutées. Quand une telle signification ne s’ajoute pas aux données de la tradition, il n’y a pas de mythe littéraire ». C’est-à-dire qu’on peut parler de mythe littéraire seulement quand il y a un choix de l’auteur au regard de la variante du mythe à considérer et du sens qu’on veut lui attribuer. Philippe Sellier ajoute, dans l’article intitulé Qu’est-ce qu’un mythe littéraire ?[2], une autre caractéristique fondamentale du mythe littéraire : « l’éclairage métaphysique dans lequel baigne tout le scénario ». Si Albouy souligne donc la nécessité d’une palingénésie du mythe, Sellier nous rappel de sa part que tant le mythes bibliques tant les mythes grecs ou ceux nouveaux nées (par exemple Don Juan) ont toujours un horizon métaphysique : « …le dieu unique est omniprésent dans la Bible, il est comme en procès face à des hommes qui s’interrogent sur le sens de toute vie. […] À Athènes, les tragédies mythiques