Y a-t-il dans le devenir quelque chose qui échappe au devenir?
Introduction :
Le devenir est le changement, d'une certaine manière, le temps. Tout changement se produit en effet dans le temps, quel que soit le type de changement (lieu, quantité, qualité, substance, pour prendre l'exemple des catégories d'Aristote). Le monde sensible est ce qu'il y a dans le devenir, en tant que c'est lui qui est soumis au temps. Or dans ce monde sensible, chaque élément empirique est soumis au temps. Ce qui n'est pas soumis au temps, au devenir, est à poser hors du devenir. On peut donc dire que dans la mesure où le monde sensible est ce qui est dans le devenir, et que ce monde sensible n'est composé que d'éléments qui y sont soumis, alors il n'y a rien dans le devenir qui échappe au devenir.
Mais le devenir ne contient pas uniquement les réalité sensibles. Il comporte également les lois régissant cette réalité. Ces lois, en tant qu'elles sont une chose qui s'inscrit dans le temps, appartiennent au devenir. Elles s'accomplissent dans le devenir. Cependant, ces lois sont immuables, en tant qu'elles ne sont pas altérées à un quelconque moment. Elles échappent alors en ce sens au devenir. Plus largement, elles déterminent la matière, lui imposent une décision unilatérale, et par là, la prive de devenir, compris comme changement radical , comme nouveauté. De même pour la conscience, en tant qu'elle serait la conséquence de la matière, qu'elle découlerait de l'activité cérébrale .
On peut se demander ce qu'il reste du devenir. N'est-il que l'accomplissement déterminé du monde? Que reste-t-il du changement incessant? Il y a une opposition entre la constatation des phénomènes, qui sont changement incessant dans le temps, et la conclusion déterministe. L'interprétation du devenir a à être réviser sur la question du déterminisme et des lois physiques régissant le monde. Sur quoi se fonde, et sur quoi devrait se fonder l'interprétation du devenir? Il faut alors redéfinir la