Épicurisme
L’Antiquité s’interroge déjà sur cette problématique.
La pensée antique présente la morale –ce que l’on doit faire- comme la réalisation de notre nature. On parle d’éthique : art de conduire droitement sa vie en se conformant à la nature ou à Dieu. Pour les anciens, tous les êtres de la nature ont une sorte de devoir à accomplir. Si la graine était consciente, elle ressentirait le fait de devenir fleur comme son devoir, mais ce n’est pas le cas ; elle n’a la liberté pas de faire des choix pour réaliser sa nature : elle sera ce qu’elle doit être. L’homme lui dispose de liberté en ce sens qu’il peut très bien refuser d’accomplir sa nature, devenir un être dépravé, mauvais.
Par exemple, le véritable bonheur, pour les sages, c’est la réalisation de son âme, de sa nature qui passe par la recherche de la justice, de la tempérance, de la bienveillance, toutes les vertus qui permettent d’accomplir son âme. Pour les autres, toutes ces vertus sont de pesants devoirs, des contraintes, auxquels ils tentent toujours d’échapper. Pour la réflexion antique, le but de la vie humaine est le bonheur. L’eudémonisme -conception qui fait du bonheur le souverain bien- prône donc que l’accomplissement de ses devoirs est une condition nécessaire à l’obtention du bonheur. A contrario, la vision chrétienne et parfois la vision contemporaine, transfigurent ces valeurs : Pour le chrétien, le bonheur n’est pas ce monde : le monde temporel est celui du malheur et de l’épreuve, seuls l’au-delà et la cité de
Dieu seront source d’un bonheur éternel. Le but de l’existence sur terre n’est donc pas d’être heureux, mais de se sauver. Le bonheur devient une espérance liée à la foi et au salut. Salut et espérance remplacent l’eudémonisme antique, l’accord profond de l’homme et de la nature. Au naturalisme grec va