Ésotérisme
La Méditerranée, c’est le monde de la ville : jusqu’au XVIè siècle, on a là la région la plus urbanisée du monde ; plus de 2 méditerranéens sur 3 vivent aujourd’hui dans des villes dont 24 dépassent 1 million d’habitants (avec deux mégapoles : Le Caire et Istanbul).
L’idée d’une civilisation urbaine méditerranéenne pose problème sur deux points qu’on peut distinguer pour l’analyse, mais qui sont intrinsèquement liés :
Y a-t-il une identité urbaine si cohérente qu’on puisse parler d’un « modèle » de la ville méditerranéenne ? Ce qui apparaît d’abord, c’est une irréductible diversité : « Une diversité telle qu’il serait assez vain de proposer un modèle méditerranéen de la ville », nous dit Bethemont, et pourtant, dans de nombreux ouvrages, l’idée de « ville méditerranéenne » va de soi (cf en biblio : Mégapoles méditerranéennes ou le numéro 246 de l’Ecole française de Rome), sans autre explicitation
La dimension mythique de cette identité urbaine commune : dans quelle mesure le mythe entretient-il l’idée du modèle de la ville méditerranéenne et quel est son contenu ? Peut-on opposer simplement le mythe d’une civilisation urbaine commune à la réalité d’une diversité urbaine forcément irréductible. Le mythe n’a-t-il pas aussi une autonomie : les discours et les stéréotypes créent des réalités propres
D’où :
La réalité du mythe
Le mythe à l’épreuve de la réalité
Comment les villes jouent-elles du mythe : différents modèles urbains
1 La réalité du mythe
Il y a des idées reçues, des images, mais aussi des perceptions intuitives sur les villes méditerranéennes qui contribuent à entretenir l’image de la ville méditerranéenne.
En tant que tels, ces discours très hétérogènes (historiques, touristiques, identitaires) relèvent du mythe : ils sont largement le produit de l’histoire, et sont des représentations projetées de l’extérieur par les Européens du Nord ou appropriées de l’intérieur par les