Étudiante
L’Affaire Enron (2001) et la crise grecque (2010) ont 10 années d’écart. Dans les deux cas, les dirigeants sont accusés d’avoir falsifié les comptes.Certes, à la veille de la crise, l’image d’Enron n’a pas grand-chose à voir avec l’image de la Grèce. Autre différence – et de taille -, la Grèce est sauvée dans le cadre d’un plan de rigeur et de sauvetage exceptionnel quand Enron est emportée par la faillite. Mais, dans un cas comme dans l’autre, la question de la fiabilité de l’information financière et de la complicité des experts se pose très vite.
Soudain le doute : et si ces réussites étaient trop belles pour être vraies ?
7ème entreprise américaine par sa capitalisation boursière, vantée par la presse économique comme un modèle d’audace et de « modernité », le numéro 1 mondial du courtage en énergie Enron se place sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites le 2 décembre 2001. La réintégration de certains actifs lourds et risqués dans les comptes sociaux à l’automne (pour un montant de 600 millions de dollars) puis une note brusquement ramenée au niveau de junk bond (entrainant à son tour une hausse de la prime de risque) finit par tourner à la panique boursière et précipite le cours de l’action à moins d’un dollar. Très vite, une enquête des autorités américaines montre que la faillite est due à une mauvaise gestion des risques, amplifiée par un recours massif à des sociétés soit disant indépendantes pour masquer des engagements hors-bilan, générer des flux fictifs, revaloriser certains éléments du bilan et isoler certains risques.
Même « success story » du côté de la Grèce. En tout cas entre 1981, date de son entrée dans la CEE, et 2004. Durant cette période, le pays connait une croissance de 4% en moyenne par an et une multiplication par cinq du PIB par habitant. Mais les premiers signes d’un ralentissement deviennent perceptibles dès 2004-2005 en raison, notamment, de la