En ce 8 mai 2001, Jérémy Delègue a vingt ans et il veut mourir. Pourquoi vivre, si Victoria ne l’aime pas ? Il l’aime depuis qu’il a dix ans, profondément, exclusivement. Mais ce n’est pas réciproque. Aujourd’hui, elle lui a présenté son fiancé, et Jérémy a crié : il lui a jeté son amour au visage, il lui a déclaré une flamme ardente et absolue, et en retour, le fiancé l’a frappé. Alors Jérémy s’est assis dans son petit logement, a allumé un joint, et il avale cachet sur cachet, en buvant de larges lampées de whisky. Alors qu’il se sent partir il parle à Dieu, celui de son enfance, être omnipotent qui a refusé d’exaucer sa prière. Quand il sera de l’autre côté, Jérémy lui demandera des comptes. Et Jérémy se laisse glisser dans le néant.
C’est une lumière qui le réveille, une lumière chaude et douce. Il est couché, il n’est pas seul ; une voix lui dit avec amour : « Bon anniversaire ! ». C’est la voix de Victoria. Jérémy ouvre les yeux, découvre une chambre qui n’est pas la sienne, reconnaît pourtant quelques-uns de ses meubles, et Victoria qui se trouve à ses côtés, tendre et amou