Le poète parle longuement de ses amours dans Le Coffret de santal, et à nouveau dans de recueil il se fait particulièrement explicite, notamment dans Diamant enfumé. Sa relation avec Nina de Villard y est détaillée dans ses hauts et ses bas, des premières rencontres jusqu’aux intermittences de leur relation et à leurs diverses retrouvailles, jusqu’au souvenir qu’elle lui a laissé. Mais la femme décrite ici plus concrètement est en quelque sorte aussi abstraite que les destinataires de ses poèmes, puisque toutes paraissent identiquement être des créations : « je ne l’aimais pas ; mais je me suis ensuite attaché à elle comme à une œuvre personnelle. » Plus loin on trouve : « Je l’aimais, pourtant […] en me faisant naïf et primitif, […] en m’obstinant à ne voir en elle que la vierge éternelle, la fleur intacte. » C’est elle qu’il évoque encore dans « À la plus belle » ; c’est contre tous, contre le « rire moqueur »qu’il continue d’aimer cette femme morte récemment, et qui était devenue grosse et laide. Tout en voulant ouvrir au lecteur son intimité, le poète note cepend
Le Collier de griffes
par Charles Cros