Tout au long de la nouvelle, Wells fait référence aux bêtes humaines par le terme de « caricatures d’humanité ». Au travers de son personnage Prendick, il laisse penser que quelle que soit la manière dont on les agence, les animaux restent par nature des animaux. Il met ainsi l’accent sur la qualité humaine au-delà des données physiques. La théorie de l’évolution de Darwin allait à l’encontre de ce principe de la barrière métaphysique en prétendant que l’homme n’est qu’un animal à l’évolution particulièrement poussée. Wells fait de son roman un argument en faveur du caractère exceptionnel de l’homme.
Il appuie ce point de vue en affublant les bêtes humaines de L’Île du Docteur Moreau d’un sentiment constant d’inadéquation et d’inachèvement. Elles ont conscience qu’elles ne sont pas complètes, et ce sentiment constant, ce désir inassouvi les rendent malheureuses.
« Auparavant, elles étaient des bêtes, aux instincts adaptés normalement aux conditions extérieures, heureuses comme des êtres vivants peuvent l’être. Maintenant elles trébuchaient dans les entraves de l’h