Kateb Yacine est un écrivain algérien né en 1929 dans les Aurès, près de Guelma, dans l’Est du pays, et mort à Grenoble en 1989. Son nom de famille est Kateb mais il choisit jeune de le mettre en avant ; prémonitoire, il signifie « écrivain » en arabe.
Fils de notable, il fréquente l’école coranique puis l’école française, où lui est donnée l’opportunité d’être marqué, contrairement à beaucoup d’autres enfants algériens, par les idéaux de la Révolution française et la littérature française.
Le 8 mai 1945, il prend part à Sétif à la manifestation qui débouchera sur les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata. Il se verra violenté, emprisonné deux mois, puis exclu de son lycée. Sa mère qui le pense fusillé en perd la raison, ce qui lui vaut d’être internée en hôpital psychiatrique plusieurs années. Sa figure ressurgira souvent à l’occasion de poèmes.
À la fin de son adolescence, il part pour Constantine où il rencontre les hommes de lettres, les parias, aussi bien que les militants communistes ou les religieux éclairés de la ville. En lien avec les milieux nationalistes,