L’itinéraire de Toundi, devenu Joseph, est emblématique, selon l’auteur, du comportement des Africains soumis à la colonisation. Toundi choisit volontairement de se couper de ses racines, familiales mais aussi culturelles, puisque sa fuite a lieu peu avant la cérémonie d’initiation traditionnelle qui aurait fait de lui un homme dans la culture de ses ancêtres. Il se tourne entièrement vers le monde de l’homme blanc, fasciné par la culture amenée par les colons. Converti par le prêtre Gilbert, il place toute sa foi dans un Dieu catholique, le Dieu de l’homme blanc, et il en fait toute sa vision du monde.
« Je dois ce que je suis devenu au père Gilbert. Je l’aime beaucoup, mon bienfaiteur. C’est un homme gai qui, lorsque j’étais petit, me considérait comme un petit animal familier. Il aimait tirer mes oreilles et, pendant ma longue éducation, il s’est beaucoup amusé de mes émerveillements.
Il me présente à tous les Blancs qui viennent à la Mission comme son chef-d’œuvre. Je suis son boy qui sait lire et écrire, servir la messe, dresser le couvert, balayer sa chambre, faire son lit…