Annie Ernaux

autobiographique) se substitue une « attestation de fictivité ». Des ouvrages imitent donc le récit autobiographique – comme les mémoires, les lettres ou le journal intime. De nombreux auteurs jouent alors sur les limites entre roman et autobiographie. Annie Ernaux déclare « C’est moi et ce n’est pas moi » à propos de la narratrice de ses romans… Stendhal prétend que le roman est « un miroir que l’on promène le long d’un chemin » car il veut fonder la fiction sur l’étude du vrai. Le roman permet donc à l’auteur

du rcit historique, de la fiction homodigtique (roman la premire personne) et de la fiction htrodigtique (roman la 3eme personne), prend place lautofiction qui interroge la gense des romans. Comme si pour chaque roman valait la rponse que fit Annie Ernaux, la question de savoir qui parle dans Passion simpleCest moi et ce nest pas moi. Peut tre est-ce la ralit de tout texte que ce partage entre des lments fictionnels et une stricte rfrentialit lauteur. Tout roman correspond la dfinition que Genette

où on « se cache » pour « se montrer », où on « s’exhibe » pour « se cacher ». Les écrivains contemporains entrent ainsi dans des stratégies subtiles : dialogue entre le narrateur et son double dans Enfance de Nathalie Sarraute, publication par Annie Ernaux du journal intime qui « atteste » de la « vérité » du roman Passion simple publié précédemment mais qui montre surtout comment la littérature s’élabore à partir de l’expérience. 3. Et s’il ne s’agissait d’ailleurs que de « littérature » ? 3.1.

personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier l'histoire de sa personnalité ». (Philippe Lejeune, Le Pacte autobiographique, 1975.) La Place d’Annie Ernaux La Place est un roman à caractère autobiographique publié en 1983 par Annie Ernaux1873251165225-58674044450. L'histoire commence par la mort du père, puis effectue un long retour en arrière sur sa vie. L'auteur, dès les premières pages, annonce son style littéraire : elle compte décrire

Marguerite Yourcenar (Archives du Nord, 1977) ou Hervé Guibert (À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, 1990) et l'écriture de soi s'associe au roman dans le genre assez vague de l'autofiction19 avec Patrick Modiano (Rue des boutiques obscures, 1978), Annie Ernaux (La Place, 1983), Jean Rouaud (Les champs d'honneur, 1990), Christine Angot (Sujet Angot, 1998)… Terminons ce survol du roman français du xxe siècle en notant l'apport, d'une certaine façon refondateur, de l'inspiration de l'ailleurs avec quelques

historique, de la fiction homodiégétique (roman à la première personne) et de la fiction hétérodiégétique (roman à la 3eme personne), prend place l’autofiction qui interroge la genèse des romans. Comme si pour chaque roman valait la réponse que fit Annie Ernaux, à la question de savoir qui parle dans Passion simple : « C’est moi et ce n’est pas moi .» Peut être est-ce la réalité de tout texte que ce partage entre des éléments fictionnels et une stricte référentialité à l’auteur. Tout roman correspond

L’exhortation aux hommes TEXTE 9 : Le Préambule TEXTE 10 : Extrait du Postambule, de « Femme, réveille-toi » Œuvres proposées aux élèves. L’élève surligne celle(s) qu’il aura lue(s). Une œuvre au choix parmi les trois suivantes : • L’événement, Annie Ernaux, 2001 • Ourika, Claire de Duras, 2007 • Survivre au sexisme ordinaire, Recueil collectif, 2021 TEXTE 6 : « De l’esclavage des nègres », De l’esprit des lois, MONTESQUIEU, 1748. De l'esclavage des Nègres 1 5 10 15 20 Si j'avais à soutenir

immuable avec un corpus réduit d' acteurs, instituerait une version ne varietur des évènements, imposant l'impression que cette année-là, on avait tous entre dix-huit et vingt-cinq ans et on lançait des paves aux CRS un mouchoir sur la bouche. Annie Ernaux, les Années, Gallimard, 2008 Parler de génération 68, c'est gommer les clivages essentiels qui existaient entre les français de l'époque. Puisque les hommes naissent et meurent a toute heure, tout le monde n'est pas jeune en même temps. Comme

réitérée à tout propos, voire hors de propos, comme si l’autre (ou l’autre en nous) était toujours tel que nous le disons, tel que nous . Ainsi que nous avons tenté de le montrer à propos de la re-présentation des voix populaires chez Annie Ernaux (Rabatel d). le voyons ou voulons que les autres le voient. Il y a toujours de la violence dans cette re-présentation, tant du point de vue de l’idio- lecté, qui risque de ne pas se reconnaître (ou d’y perdre son crédit s’il donne de

La Place, pour lequel Annie Ernaux n’a pas directement indiqué qu’il s’agissait d’une œuvre autobiographique. Ce sont pourtant bien les figures de son père, qui vient de mourir, et de sa mère, ainsi que sa propre vie (notamment son 2 189 • enfance et son adolescence) qu’elle évoque dans ce texte qui relève selon elle de la « sociobiographie » (L’Écriture comme un couteau) et auquel elle avait d’abord pensé donner pour titre Éléments pour une ethnologie familiale. Ernaux donne au langage un rôle