Aviron

Don Juan aux Enfers Quand Don Juan descendit vers l'onde souterraine Et lorsqu'il eut donné son obole à Charon, Un sombre mendiant, l'œil fier comme Antisthène, D'un bras vengeur et fort saisit chaque aviron. Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes, Des femmes se tordaient sous le noir firmament, Et, comme un grand troupeau de victimes offertes, Derrière lui traînaient un long mugissement. Sganarelle en riant lui réclamait ses gages, Tandis que Don Luis avec un doigt

blanchirent l'eau avec leurs avirons polis. Et je coupai, à l'aide de l'airain tranchant, une grande masse ronde de cire, dont je pressai les morceaux dans mes fortes mains ; et la cire s'amollit, car la chaleur du Roi Hèlios était brûlante, et j'employais une grande force. Et je fermai les oreilles de tous mes compagnons. Et, dans la nef, ils me lièrent avec des cordes, par les pieds et les mains, debout contre le mât. Puis, s'asseyant, ils frappèrent de leurs avirons la mer écumeuse. Et nous approchâmes

voiles et les déposèrent dans la nef creuse ; et, s'étant assis, ils blanchirent l'eau avec leurs avirons polis. Et je coupai une grande masse ronde de cire, dont je pressai les morceaux dans mes fortes mains. Je fermai les oreilles de tous mes compagnons. Et, dans la nef, ils me lièrent avec des cordes, par les pieds et les mains, debout contre le mât. Puis, s'asseyant, ils frappèrent de leurs avirons la mer écumeuse. Et nous approchâmes et la nef rapide, étant proche, fut promptement aperçue par

que le poète a une bonne connaissance du monde marin. Cette connaissance est mis en évidence par l'utilisation du champ lexical de la mer avec les mots "navire, mer, équipage, voyage, planche, aviron", le mot planche désignant le navire. La comparaison des " ailes blanches " de l'albatros avec les "avirons"d'un navire nous conforte dans cette idée. L'adverbe "Souvent" au début du poème indique que les événements qui vont être décrit de façon si réaliste et dramatique ont été observés de nombreuses

et la noble Déesse Kirkè disparut dans l'île. Et, retournant vers ma nef, j'excitai mes compagnons à y monter et à détacher les câbles. Et ils montèrent aussitôt, et ils s'assirent en ordre sur les bancs, et ils frappèrent la blanche mer de leurs avirons. 
[150] Kirkè aux beaux cheveux, terrible et vénérable Déesse, envoya derrière la nef à proue bleue un vent favorable qui emplit la voile ; et, toutes choses étant mises en place sur la nef, nous nous assîmes, et le vent et le pilote nous conduisirent

comporte trois phrases. La syntaxe heurtée et les trois points d'exclamation soulignent le caractère grotesque et discordant de la scène. Les deux derniers vers du second quatrain : "Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux" "Les ressources poétiques dissimulées dans la structure morphologique et syntaxique du langage, disait Roman Jakobson (Essais de linguistique générale, trad. N. Ruwet, Paris, Les Editions de Minuit, 1963, p. 224), bref la

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux. » - « piteusement » = pitoyablement, d'une manière qui fait pitié. (registre pathétique). (ce n'est pas péjoratif.) - Les « grandes ailes blanches » du v.7 deviennent « des avirons » au v.8. C'est une comparaison explicite ( « comme ») , qui alourdit l'image : pourquoi une comparaison avec des avirons ? Parce que c'est lourd, en bois,

entre l’albatros et l’aviron. Rappelons-le, l’aviron est un long bateau effilé propulsé par des rames (appelées « avirons » ou « pelles ») ; la comparaison faite entre les ailes de l’albatros et les avirons traduit alors une difficulté de marche, ainsi l'oiseau n'a d'autre choix que de laisser ses ailes traîner sur ses côtés, comme les rames d’un aviron sur l’eau. Dans ce poème, on remarque que les vers sont croisé (« ABAB »). Cette formation rythmique est utilisée ici

présentent les deux aspects des oiseaux : -> « que ces rois de l’azur » = prestance avant la capture -> « maladroits et honteux » = handicap de l’oiseau au sol * La comparaison « comme des avirons » est particulièrement efficace pour montrer l’inadaptation de l’oiseau : -> les avirons de même que les ailes permettent de se déplacer mais ces deux éléments n’ont pas d’utilité sur le pont d’un navire. * Les hémistiches des vers 9 et 10 présentent de façon équilibrée le passage de la

Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! Le Poète est semblable au prince