Bérénice Et Titus

Nous remarquerons également qu’Hippolyte fuit Aricie car il apparait nettement à quel point amour et pouvoir sont difficiles à concillier dans la tragédie classique, comme le prouve d’ailleurs le dilemme auquel Titus se doit de faire face dans Bérénice, du même auteur: l’Empire ou Bérénice.

représentation et le temps représenté. La règle générale est celle des vingt-quatre heures car on imagine que l’action continue -avec une accélération acceptée- pendant les entractes. Racine a su pousser à l’extrême cette règle en imaginant, dans Bérénice par exemple, une action inférieure à six heures.   L’unité d’action procède du même effort. Le théâtre n’étant pas lu comme un roman, les conditions de représentation n’étant pas faciles, il est apparu nécessaire de ne pas multiplier les actions

représentation et le temps représenté. La règle générale est celle des vingt-quatre heures car on imagine que l’action continue -avec une accélération acceptée- pendant les entractes. Racine a su pousser à l’extrême cette règle en imaginant, dans Bérénice par exemple, une action inférieure à six heures. L’unité d’action procède du même effort. Le théâtre n’étant pas lu comme un roman, les conditions de représentation n’étant pas faciles, il est apparu nécessaire de ne pas multiplier les actions

Une tragédie se divise alors en actes (trois à la Renaissance, étendus à cinq au siècle suivant): le premier acte correspond à l’exposition de la situation des personnages; le second voit apparaître l’élément perturbateur (rupture entre Titus et Bérénice dans Bérénice, décision du sacrifice d’Iphigénie dans Iphigénie...); dans le troisième acte, les protagonistes cherchent une solution au drame, tout paraît encore possible; dans le quatrième acte, l’action se noue définitivement; au cinquième acte,

l’enrichir. Le jeu sur scène concrétise les éléments de la pièce, et facilite ainsi l’accès à a compréhension de l’œuvre. Le comédiens donne vie aux mots, et met en valeur leur résonance. Lorsqu’à la fin de la pièce, Bérénice se désole en évoquant les années qu’elle vivra loin de Titus, les allitérations en [s] qui scandent le texte sont prolongées par la respiration de la comédienne, traduisant ainsi la longueur de la souffrance qui va l’accabler. Le théâtre tire sa spécificité de cette présence

présentes. Dans certaines pièces, les didascalies sont inexistantes ou très rares, ainsi que les indications dans le texte, c’est pourquoi seul un travail d’imagination peut aider à construire un décor pour la mise en scène. C’est le cas dans la pièce Bérénice, mise en scène par Klaus Michael Grüber à la Comédie-Française en 1984. Gilles Aillaud, le scénographe de la pièce explique son choix du décor dans l‘interview paru dans Le Théâtre aujourd‘hui en 1993. Il explique que le texte ne suggérait aucun

personnelles, purgation appelée catharsis par Aristote dans Poétique et qui traduit le lien étroit entre la scène et le spectateur. Ainsi, Bérénice devant Titus est bien en proie au doute voire au désespoir lorsqu’elle apprend, de la bouche même de celui qu’elle aime, que les amants de toujours doivent à présent se séparer pour des raisons qui intéressent strictement l’Etat. Titus doit en effet devenir empereur et ne peut se marier avec une princesse étrangère : l’œuvre de Racine réunit donc sur scène des thèmes

personnage tourmenté. Titus, dans Bérénice de Jean Racine, doit choisir entre la femme qu’il aime et le pouvoir. Dans la scène 4 de l’Acte IV, il fait part de ses tourments et de son cruel dilemme : doit-il délaisser son unique amour comme le veut la loi romaine, ou doit-il renoncer à succéder à son père et ne pas devenir empereur… ? Tel est le terrible choix qu’il doit faire et il ne peut s’y résoudre. Son monologue offre aux spectateurs une pause tragique durant laquelle Titus se questionne, combat

distraction, cela va sans dire. Mais elle ne saurait y être limitée. Elle transmet une émotion universelle, que chacun des hommes ressent également. Prenons pour exemple Bérénice, de Racine : considérez une tragédie, que l’écrivain sait mener sans qu’il y ait aucunement de mort ni de sang. Antiochus aime Bérénice ; celle-ci doit épouser Titus. Plutôt que de mourir, le malheureux Antiochus devra se résoudre à vivre cet amour sans espoir, un éternel chagrin. Voyez-vous l’éprouvant dilemme ? N’est-ce pas la

théâtral est entièrement dédié à la représentation. L’auteur n’a plus de place pour exposer sa vision du monde. Les dialogues théâtraux ont pour but d’exposer une situation donnée, concrète dont le spectateur tirera une signification. Ainsi dans « Bérénice » de Racine le discours théâtral a pour objectifs de permettre très rapidement de comprendre la situation ainsi que la décision à prendre. Le texte est quant à lui écrit de façon sensuelle et saccadée, en effet c’est à travers les silences et les