Cendrars Sonnets Dénaturés

poèmes qui sont tous des sonnets tirés des recueils de leurs auteurs, « Quand vous serez bien vieille... »de Ronsard, tiré de Sonnets pour Hélène en 1578 , « Le crapaud » de Corbière, tiré de Les Amours jaunes en 1873, « Les Colchiques » d'Apollinaire, tiré d' Alcools en 1913, et « Académie Médrano »de Blaise Cendrars tiré de Sonnets dénaturés en 1923, ces poèmes ont été écrit à différentes époques, le point commun est la forme de ces poèmes, ce sont des sonnets c'est justement ce que

large, je forme le projet de monter un spectacle de lecture de poésies. Je me mets donc à la recherche de textes pour constituer mon « anthologie » personnelle, et voilà que je tombe par hasard sur un poème de Cendrars, bien moins connu que la fameuse Prose du Transsibérien, un « sonnet dénaturé » intitulé « académie médrano » ! Je dois vous dire mon étonnement, mon admiration et aussi ma perplexité, car le « cas » que je vous soumets nécessite les lumières de lecteurs de poésie avertis, d'experts

Il est pratique d'étudier ces « lois rigoureuses », c'est-à-dire les caractéristiques propres au sonnet pour pouvoir répondre à la question. Pour cela nous avons le texte de Nicolas Boileau, donné en annexe pour nous éclairer sur les règles du sonnet. En effet, dans cet extrait d'Art Poétique se trouve les « rigoureuses lois du sonnet  » (v.3) inventées par le dieu « Apollon ». La première loi se caractérise par la présence de « deux quatrains ». Ils doivent être « de mesure pareille »

Académie MedranoI. IntroductionBlaise Cendrars, de son vrai nom Ferdinand-Louis Sausser, est un poète indépendant du début du XXe siècle en marge du surréalisme qui entend bousculer les conventions de la poésie établie. Il écrit Les Sonnets dénaturés d'où est issu ce poème, en 1916, pendant la Première Guerre mondiale, alors qu'il vient de perdre sa main droite au combat. Écrivant désormais de la main gauche, il se rend compte que les lettres peuvent s'échapper des contraintes formelles. Il va donc

tout autre écrit ». Cette idée de Valéry, poète du XXème siècle paraît injustifiée. En effet, si l’auteur romanesque ne se heurte qu’aux contraintes de la graphie (alinéas, paragraphes), le poète aime à se plonger dans les formes fixes, telles que le sonnet ou le rondeau. Nous pouvons alors nous interroger sur cette étude de la sémantique particulière et multiple propre au poème, car ces structures figées semblent plutôt restreindre le champ d’action de l’écrivain. Les contraintes formelles sont-elles

genre poétique nouveau a été inventé par Apollinaire lui-même. Ici le calligramme représente la pluie. C'est la forme du poème en elle-même qui est une nouvelle approche de la poésie. "Sonnets dénaturés" de Blaise Cendras est un poème qui ne semble suivre aucune règles. En effet si dans son titre le mot sonnets apparaît on ne retrouve aucune de ces caractéristiques. Certains mots n'ont pas la même écriture que d'autres, on peut penser que c'est pour les faire ressortir. Les vers ne sont pas fixes

Le Corpus étudié se compose de cinq sonnets dont les auteurs et les époques divergent. Le Texte E, « Art poétique » écrit par Nicolas Boileau pour fixer les règles du sonnet, nous servira de référence pour identifier comment les quatre autres auteurs ont traité ce genre poétique, à travers les siècles, et nous chercherons à identifier l’effet produit. Au XVIème siècle, du Bellay dans ce poème extrait des Regrets respecte scrupuleusement les contraintes du sonnet, si l'on exclut la répétition des mots

Le sonnet, importé de la Renaissance italienne par Clément Marot, qu'il emprunte à Pétrarque et à son recueil Sonneti, marque la fin de la diversité poétique moyenâgeuse en devenant la forme noble par excellence, et avec lui se répandent ses contraintes invariables. Bien avant cela les poètes latins s'efforçaient de construire leurs vers en hexamètres dactyliques, forme bien plus contraignante que l?alexandrin, puisqu'elle régit non pas le vers, mais tous les mots employés. Alors pourquoi, si les

carcan même, Doit-il les refuser comme autant d’entraves à son inspiration ou à son génie ? I les bienfaits de la contrainte Très longtemps, la poésie s’est définie par le vers, symboles des contraintes formelles, comme ces « rigoureuses lois » du sonnet dont Boileau se fait l’écho dans son « Art poétique » : « deux quatrains de mesure pareille », « ensuite six vers, artistement rangés » doivent bannir toute « licence ». Le poète devait se soumettre à ce « dieu bizarre » qu’est Apollon, sans discuter

à la fois intime et satirique) et Pierre de Ronsard (« La Franciade » : poésie amoureuse) qui veulent succéder à la poésie antique en proposant une poésie en langue française. Ambition encouragée par François protecteur des arts et des lettres. Le sonnet, forme fixe, occupe une place importante dans l’histoire de l’écriture poétique et est hérité des italiens. Une poésie, miroir des déchirements de son temps : Violence des guerres de religion : poésie plus sombre qui évoque le déchirement de la