Homère Mémoire Et Oublie

« L’art ne donne pas une reproduction du visible, mais il rend visible. »1 Je voudrais commencer mon mémoire « L’influence de la littérature sur la vie réelle » par les propos de Pierre Campion : « Si la réalité ne nous crevait pas les yeux, nous n’aurions pas besoin des images poétiques. Aisées, heureuses et apparemment toutes naturelles, ou bien chaotiques

jamais. Mais si une telle fortune m’advenait, je crois qu’il aurait bien plus de choses à me dire que le Printemps de Botticelli. Je laisse les gens de goût orner leur demeure avec la reproduction des chefs-d’œuvre qu’ils admirent et décharger leur mémoire du soin de leur conserver une image précieuse en la confiant à un cadre de bois sculpté. Je laisse les gens de goût faire de leur chambre l’image même de leur goût et la remplir seulement de choses qu’il puisse approuver. Pour moi, je ne me sens vivre

avec tout ce que la religion et la société du XVIIe siècle lui ont apporté. Il nous raconte un conflit entre la passion et la raison, le sort de Phèdre en qui la passion a vaincu la raison, n’est que la destruction de soi-même et d’autrui. Sans oublier que Racine tourne son regard des dieux vers les hommes. Tout rentre dans l’ordre du Destin : les dieux ont terrassé les hommes, l’Eros a vaincu l’Ethos, le Mal l’a emporté sur le Bien. Le génie de Racine aura été d’opérer une synthèse personnelle

qui s'y mire y joue autrement qu'en image, par son poids invisible. Ainsi, contemplant l'océan sans mémoire, nous voulons effacer le temps, penser tout à neuf, et agir à neuf, comme au temps des cavernes. Car le sillage n'écrit rien ; et, après la tempête, la mer est la même, et neuve toujours. Mais, au contraire, comment lire tous ces signes sur la terre, et ces signes encore au-dessous ? Ici mémoire nous tient. Ici le destin est écrit. L'homme est d'eau et de roc. Par l'eau il rajeunit, par

dire, aux yeux de ces grands hommes de l'antiquité que j'ai choisis pour modèles ? Car, pour me servir de la pensée d'un Ancien, voilà les véritables spectateurs que nous devons nous proposer ; et nous devons sans cesse nous demander : "que diraient Homère et Virgile, s'ils lisaient ces vers ? que dirait Sophocle, s'il voyait représenter cette scène ? " Quoi qu'il en soit, je n'ai point prétendu Première préface 6 Britannicus empêcher qu'on ne parlât contre mes ouvrages ; je l'aurais prétendu

nous avons lu et le réexaminer avec soin car, de même que nous n’avalons pas la nourriture sans lavoir mâchée et presque réduite à l’état liquide pour faciliter le processus digestif, de même le fruit de nos lectures ne doit pas être livré brut à la mémoire pour être ensuite imité : il faut l’amollir et, si j’ose dire, le réduire à l’état de pulpe par d’attentives relectures. » On retrouve la nécessaire « répétition » que Ponocrates institue à l’égard de son élève comme méthode d’acquisition des savoirs

virtualités. Un univers où tout est signifiant est un univers sacral, càd saturé de vérités et de réalités. On ne lit pas que par besoin d’évasion, mais par besoin de vivre une vie plus riche et plus authentique. Mythologie grecque : inventeurs ! Homère, Hésiode. Transposition au roman moderne de ces fonctions traditionnelles du mythe. Le roman moderne sert à se/s’y reconnaître. Balzac : intérêt de la comédie humaine = donner un tableau panoramique de la réalité qui permet au lecteur de s’y orienter

Mlle de Scudéry. (p.34) 9.Molière. La comédie « à l’espagnole ». (p.36) 10.L’appogée du classicisme. Boileau. Racine. La Fontaine. (p.41) 11.Le roman et la nouvelle dans la 2e moitié du XVIIème siècle. Mme de la Fayette. (p.47) 12.Lettres et mémoires : Mme de Sévigné. Cardinal de Retz. Saint-Simon. (p.49) 13.La Rochefoucauld. Vers la fin du siècle. La Bruyère. Fénelon. (p.54) 14.La mise en question des valeurs établies. La Querelle des Anciens et des Modernes. Bayle. Fontenelle. (p.56) 15

avait vu des choses bien plus extraordinaires. En vérité, s’il m’est permis de le dire, je crois que mon humble pastorale pourrait fort bien m’acquérir un jour autant de célébrité que les poèmes sublimes de l’Iliade et de l’Odyssée en ont valu à Homère. L’éloignement des lieux comme celui des temps en met les personnages à la même distance, et les couvre du même respect. J’ai déjà un Nestor dans le vieux Domingue, et un Ulysse dans mon jeune voyageur. Les commentaires commencent à naître ; il

raison et à ses sens. En effet, les partisans de l’acquisition des connaissances par les sens reconnaissent le rôle majeur joué par l’imagination dans la construction des concepts. Pour Locke, les idées simples naissent des perceptions, que la mémoire et l’imagination permettent de combiner, de fixer et de mobiliser. Selon le philosophe anglais, le concept se définit comme une représentation issue originellement de l’expérience des sens, quant à l’imagination, elle est la capacité à se représenter