Jaccottet Visible Et Invisible

« L’Expiation », tout en relevant du grand tableau historique, inscrit l’événement dans une lecture téléologique. Si pour Hugo l’histoire a un sens, c’est sur un plan métaphysique. Ainsi les procédés poétiques et visionnaires rendent-elles visible cet invisible. Comme chez Ronsard, l’actuel est ressaisi dans un geste plus ample, relié au passé (Néron, Babylone, pour les crimes de Napoléon III) et ouvert à un avenir messianique, l’épopée se terminant sur la foi dans le progrès du genre humain. Si l’histoire

sens peut avoir la création poétique ? Que cherche le poète ? Textes étudiés en lecture analytique 1 – Hugo, « Le mendiant », Les Contemplations, 1856 2 – Baudelaire, « Correspondances », Les Fleurs du mal, 1857 3 – Jaccottet, « Le travail du poète », L’Ignorant, 1957 4 – Jaccottet, « Je sais maintenant que je ne possède rien … », L’Effraie, 1953 4 groupements de textes ○1er corpus. C’est le corpus que nous avons examiné au départ afin de dégager l’image que chaque poète donnait de lui et de

éléments à la lyrique gréco-latine, remodelée par la poésie de la renaissance. Toutefois, au regard de la tradition qui a consacré ce lieu, on constate une subversion de l’argument du poème par le décor où il se situe. Or, s’il faut en croire Philippe Jaccottet, cette histoire « inintéressante » est tout au plus « un cadre à l’intérieur duquel peut déferler toute la richesse du mode : prés, plages, forêts, lions, serpents … ». Cette simple énumération nous livre d’ores et déjà, sinon des paysages, du moins

Devant la parole, P.O.L., 2010 - Michel Schneider, La tombée du jour – Schumann, Seuil, « Points essais », 1989 Poésie et parole Antonin Artaud, Le Théâtre et son double Paul Claudel, Réflexions sur la poésie, « folio essais », 1927 Philippe Jaccottet [extraits choisis] Stéphane Mallarmé, Divagations Francis Ponge, Le Parti-pris des choses, Gallimard Rainer Maria Rilke, Elégies de Duino Paul Valéry, Cahiers I et II, Pléiade [extraits choisis] ; « Rhumbs » dans Tel Quel, folio essais (section

exemple Mitterand), par mouvements littéraires (Lagarde et Michard), ou par tranches historiques (les manuels de lycée). En général, ce sont les mêmes noms qui reviennent comme référence : les Belges Yourcenar et Michaux, les Suisses Cendrars et Jaccottet, le franco-argentin Banciotti, le Bulgare Todorov et Cohen, de nationalité suisse mais né à Corfou de parents juifs sépharades. Ils font « naturellement » partie des mouvements littéraires. Comment expliquer cette absence de mélange avec d’autres

ont le rôle d’être des « passeuses ». Les figures féminines sont véritablement capitales et incontournables dans l’Odyssée et en particulier dans le retour d’Ulysse narré dans les chants V à XIII. L’importance qui leur est dévolue est d’abord visible par le fait qu’elles sont absolument omniprésentes. Ulysse ne cesse de croiser ou d’être accompagné de femmes ou de déesses. Ainsi nous pouvons voir qu’il n’y a pas un chant qui ne mette en scène une figure féminine. Quand on sait le rôle qu’auront

sous-titre son Philoctète. Cependant, son poème dramatique reste fidèle à l’œuvre de Sophocle. Ecoutons-le expliquer sa démarche d’écriture : « Si ce Philoctète suit plutôt fidèlement le dessin de la pièce de Sophocle et en retient la plupart des motifs visibles, il n’en est assurément ni une traduction (je ne lis pas le grec, hélas) ni une adaptation. A quoi du reste adapterait-on Sophocle ? Au goût du jour ? Pouah ! Au contexte socio-historique actuel ? Billevesées ! A notre oreille ? Soignons-nous plutôt

comme « le baume est dans sa bouche » (v. 6) ou « Amour […] y trempe ses dards » (v. 10). En fait, un hémistiche résume à lui seul cette dualité presque oxymorique de la femme aimée : « un miracle visible » (v. 11). « Miracle » au sens de merveille gracieuse, épurée de toute contingence ; mais « visible », c’est-à-dire dotée d’une réelle présence. Aussi, dans le dernier distique, le poète apparaît-il comme partagé, devant cette créature duelle, entre la seule approche « raisonnable » (v. 13) de la

mais cherchent la vérité matérielle cachée au-delà de l'apparence, au-delà du visible. L'important, c'est de faire remonter à la surface ce qui est caché, que ce soit l'essence, les forces constitutives… Tout courant littéraire nouveau vient au nom de la vérité. Selon eux, la vérité se cache dans la création de la réalité (et non pas dans sa copie). Les différents courants littéraires proposent une destruction du visible et une reconstitution à partir des fragments, suivant un sentiment intuitif.

ou la femme, mais une femme, désirée par ses sens et par son cœur. Les grands élégiaques latins : Il y a d’abord Catulle (Gaïus Valerius Catullus, 84-54 av. J.-C.), né à Vérone d’une très bonne famille. Les ruines de sa villa sont encore visibles au sud du lac de Gardes. Il a été accepté dans la plus haute société de Rome. Sa poésie se fait l’écho d’une violente passion pour une femme appelée dans la poésie Lesbia (son vrai nom est Claudia), et qui a l’inconvénient d’être mariée. Cette liaison