La Femme Balzacienne

monologue et réquisitoire contre la peine de mort. Il poursuit en 1834 avec Claude Gueux. En 1845, alors qu'il vient d'être fait Pair de France par Louis-Philippe, le peintre François-Auguste Biard fait constater le flagrant délit d’adultère de sa femme Léonie Briard avec le poète. Léonie est emprisonnée pendant deux mois dans la prison Saint-Lazare puis envoyée au couvent des Augustines. C'est cet évènement qui, selon Sainte-Beuve, conduit Victor Hugo à se retirer chez lui2 et à entreprendre une

Préface à ses Souvenirs (1806-1833, publiés en 1877), avoir trouvé dans sa condition de femme « une raison décisive de parler » (Mémoires, Souvenirs et journaux de la comtesse d’Agoult, Mercure de France, 1990, I, p. 30-31). C’est là un argument que les auteures du XXe siècle reprendront très souvent : l’autoportrait devient un des moyens privilégiés de (re)prendre la parole (cf. A. Leclerc, Paroles de femme, Grasset, 1974 ; M. Cardinal, Les Mots pour le dire, Grasset, 1975), de plaider pour la moitié

le cinéma, notamment sur le scénario de L'Année dernière à Marienbad, réalisé par Alain Resnais en 1961. Les films qu'il a réalisés oscillent alors entre érotisme et sado-masochisme. Il était connu pour être un adepte du sado-masochisme, comme sa femme Catherine Robbe-Grillet. Peu à peu, ses romans se sont tournés vers l'érotisme, et vers l'« autobiographie fantasmatique », romans qui ont parfois été plus appréciés à l'étranger (notamment aux États-Unis) qu'en France, au moins du point de vue des

moralement : ils appartiennent à la noblesse et se caractérisent par leur bravoure, leur loyauté, leur sens de l'honneur et leur douceur à l'égard des femmes. Ces qualités font qu'ils sont aimés d'une dame ou d'une damoiselle, termes désignant une femme noble, aimée et « souveraine » de leur cœur. Les sentiments qui lient le chevalier a sa dame sont appelés fin'amor. Cela suppose tout d'abord des sentiments amoureux pures et réciproques. Ce qui de nos jours semble évident ne l'était pas au Moyen Âge

fonctionnent comme un espace de jeux d’inversions sociaux ludiques, où le milieu le plus élevé de la société se mélange avec celui au bas de l’échelle. En suspendant, le temps d’une promenade, ce qui relève de l’ordre des choses, cette hétérotopie balzacienne permet une émancipation à l’égard des contraintes sociales du réel de cette époque. A l’absence totale de règles dans la configuration du lieu, s’ajoute le caractère anarchique des étalages de marchandises. Il s’opère en effet des rapprochements

tous les sens du terme ; mais il n’en reste pas moins dans cette scène, Jacob est affamé, ressent également du désir et tout cela dans une cuisine, lieu dont le roman parlait encore très peu. Le personnage prend donc corps, il se couche auprès de sa femme, consomme son mariage, comme tout le monde et dort plutôt que de passer ses nuits dans la forêt de Brocéliande à combattre. C’est dont un être ordinaire, profane mais également un animal social. Qui dit homme dit tout de suite groupes d’hommes et

nouveaux. C’est donc à la fin de 1897 que le jeune Maurice saute de son compartiment de troisième classe sur les trottoirs de Paris. Le serment de Rastignac, « À nous deux Paris », résonne dans son cœur. Il se voit déjà dans la peau de l’ambitieux Balzacien défiant la ville des hauteurs du Père Lachaize. En venant de province à Paris, Maurice Magre croit en un avenir meilleur. Il croit à la bonté, à la pitié et à l’amour. Il s’adresse à sa muse blottie dans son encrier et pleure sur le sacrifice nocturne

s’inspire, dit-il, d’un fait divers, et met au point alors, pour la première fois, à l’occasion de ce roman, le principe de récurrence des personnages de La Comédie humaine. Mme de Bauséant, qui fut jadis La Femme abandonnée, réapparaît ici, et Rastignac et Vautrin, nouveaux venus de l’univers balzacien, reviendront fréquemment dans les romans ultérieurs.             « Un brave homme, – pension bourgeoise, 600 fr. de rente, – s’étant dépouillé pour ses filles qui toutes deux ont 50.000 fr. de rente, mourant

bataille d’Eylau de 1807. Mais il s’avère que ce dernier avait survécu, et, tandis que le monde autour de lui continue à bouger et à évoluer, – sa femme s’étant notamment remariée –, le colonel cherche désespérément à se réinsérer dans la société d’abord, et à réacquérir ses droits face à sa femme, ensuite. Car Le Colonel Chabert est l’une des œuvres balzaciennes au sein desquelles leur auteur aura su au mieux traduire le changement d’époque, le basculement d’une société où la bravoure, la loyauté et

i n o i s e Luo et le narrateur sont considérés comme des intellectuels car leurs parents sont médecins — et qui plus est, dans le cas du père de Luo, un médecin traître car il a osé raconter qu’il avait soigné les dents de Mao Zedong et de sa femme. En tant que prétendus intellectuels et comme des millions d’autres Chinois pendant la Révolution culturelle, les deux jeunes gens sont donc envoyés à la campagne pour y être « rééduqués », selon une idéologie affirmant que la proximité de la nature