La Rochefoucauld La Préface Des Maximes

devient faute ; cependant on ne la punit pas quand on la présume involontaire. Un homme n’est pas coupable pour nuire en voulant servir, et si l’on poursuivait criminellement un auteur pour des fautes d’ignorance ou d’inadvertance, pour de mauvaises maximes qu’on pourrait tirer de ses écrits très conséquemment mais contre son gré, quel écrivain pourrait se mettre à l’abri des poursuites ? Il faudrait être inspiré du Saint-Esprit pour se faire auteur et n’avoir que des gens inspirés du Saint-Esprit pour

PRÉFACE Notre ami et ancien collègue, le DR. CHARLES CADOUX mérite bien toute notre gratitude et toutes nos félicitations. Il est le premier à avoir conçu, à l’intention de nos élèves, un manuel d’histoire littéraire de France. C’est, à ma connaissance, le premier manuel de ce genre, rédigé en français et publié en Inde. Il existe en France d’excellentes histories de la littérature française. Mais elles s’adressent aux lycéens ou aux étudiants universitaires dont le français est la langue maternelle

créatrice et destructrice. Voir ELIADE, Mircea, Mythes, Rêves et mystères, Paris : Gallimard, 1957, p. 233 ; ELIADE, Mircea, Myths, Rites, Symbols, New York : Harper & Row, 1976. Voir aussi à propos de ce sujet : JUNG, C.G., Types psychologiques, préface et traduction de Y. Le Lay, Genève : Librairie de l’Université, 1958 ; Psychologie et alchimie, traduit de l’allemand et annoté par Henry Pernet et le Dr Roland Cahen, Paris : Buchet-Chastel, 1970 ; Mysterium conjunctionis : études sur la séparation

bien comment se met en place un accord relatif et le rôle que joue Clarice dans la « relance ») et l’apparition des « dissertations » : le jeu personnel / impersonnel : je/on ( Clarice vers 119) ; je / on /je /on / je (Dorante, vers 129-144), les maximes morales, les parallélismes, les distinctions et oppositions. Façon de se dissimuler derrière les généralités et en fait de relancer l’échange (c’est Clarice qui en prend l’initiative !). Les « subtilités amphigouriques » de la préciosité : l’étude

fonctionnement du texte à un moment particulier de lhistoire. Dans Méthodes de critique littéraire, Elisabeth Ravoux Rallo rappelle le bilan des différents modèles danalyse littéraire, dressé par Jean Molino (Introduction à lanalyse sémiologique des maximes de La Rochefoucauld) en collaboration avec Jean-Maurice Martin (Logique du plausible) : 1 Les modèles prescriptifs, champ de la rhétorique et de la poétique, qui indiquent les règles à suivre de façon pratique autant que théorique. 2 Les modèles herméneutique

journal intime), l’effet (fantastique, horreur, comique), le style, etc. La liste des genres est ouverte. Inscrire une œuvre dans un genre (au moyen d’un élément paratextuel qui réalise le premier échange entre l'auteur et le lecteur : sous-titre, préface, etc.) suscite chez le lecteur des attentes qui seront confirmées ou rectifiées au cours de l’acte de lecture. La notion de genre apparaît d’abord chez Platon , puis elle sera théorisée par Aristote, dans sa Poétique. Genres et formes littéraires :

ailleurs, les narrateurs soulignent que cette force est archaïque. Elle bouleverse le rapport au temps. Les personnages, submergés par une énergie venant du fond des âges, oublient le présent, 45. Resnik, S., Espace mental. Sept leçons à l’université, préface de P. Faugeras et M. Minard, Toulouse, Érès, 1994. 16 n’espèrent plus dans le futur et sombrent dans le délire. C’est le cas de Jacques Lantier dans La Bête humaine. Le narrateur invente une écriture traumatique46 où le temps est éclaté. Enfin

dans le sens d'une société plus soucieuse du maintien d'un ordre, destiné à juguler les forces du désir, que de l'invention d'un monde qui se soucierait d'arti· culer ces forces entre elles. de nouveaux exemples de phrases formant une collection de maximes et pensées morales de bons auteurs, etc. (1803). MODALISTE, s. m. partisan des modes, ibid. Si la nature laissait une femme telle que la mode l'arrange, elle serait inconsolable. ibid. TEXTUAIRE, adj., s. m., livre où il n'y a que le texte; qui sait

visuel ne nous dit qu’il doit être vu par un œil », écrivait Wittgenstein[17]. Les conditions d’un ordre donné n’apparaissent pas dans cet ordre. Ni le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement, écrivait à peu près François de La Rochefoucauld[18]. Le soleil, car il est trop lumineux, la mort, car elle est trop obscure. Nous ne pouvons voir les extrêmes. Mais on pourrait aussi l’interpréter ainsi : le soleil ne peut être vu car il est la condition de la vision ; la mort ne peut être

L'Histoire vraie de Lucien aux Voyages de Gulliver en passant par L'Autre Monde ou Les Etats et Empires de la lune de Cyrano de Bergerac (5). Le rattachement d'une oeuvre à un genre peut venir des auteurs eux-mêmes (figurer dans un sous-titre, une préface..., ressortir d'indices donnés par le texte). Il peut également être le fait d'une élaboration rétrospective due à des analystes de la 65 littérature. Souvent les classifications de ces derniers ne coïncident pas avec celles des auteurs