Le Dilemme De Pyrrhus

TEXTE 4 Andromaque, Acte III, scène 8 (extrait) Lecture Linéaire Introduction : … Devant l’ultimatum de Pyrrhus qui lui impose le dilemme de l’épouser – sauvant ainsi son fils –, ou de refuser – causant ainsi la perte de son enfant –, Andromaque ne parvient pas à se résoudre à trahir la mémoire d’Hector et des Troyens. Céphise, voix de la raison d’Andromaque, tente dans cette scène de la raisonner afin de laisser vivre Astyanax. Andromaque, dans cette tirade, explique

effectivement commis des actes blâmables, mais ces derniers étaient poussés par leurs passions. En effet, Oreste, à cause de son amour pour Hermione, a assassiné Pyrrhus. Cet acte de pure folie a certainement été engendré par la demande d’Hermione à Oreste, qui n’a pu refuser de rendre service à sa bien-aimée. Oreste considérait Pyrrhus comme un modèle car il était fort et téméraire ; il n’avait donc aucune raison de le tuer. De plus, il hésitait initialement, mais Hermione a usé de ses charmes

dramaturge Racine fait représenter une pièce intitulée Andromaque. Dans cette dernière, le personnage éponyme est une troyenne captive du roi Pyrrhus qui la place devant un dilemme tragique, soit l'épouser, soit perdre son fils Astyanax. Dans ce passage de l'acte V scène 5, Oreste comprend qu'il a été l'instrument de la vengeance d'Hermione en tuant Pyrrhus ce qui a eu pour conséquence le suicide de cette dernière. Il sombre peu a peu dans la folie. Nous nous demanderons quelles dimensions racine

atouts pour son théâtre. Le succès d’Andromaque ne s’est pas démenti depuis sa création, avec Phèdre et Britannicus, elle est la tragédie la plus jouée. La pièce se déroule après la guerre de Troie. Andromaque, veuve d’Hector est devenue la captive de Pyrrhus, roi d’Epire. Il menace à de nombreuses reprises de mettre à mort son fils si elle ne se décide pas à l'aimer, mais repousse la mise à mort jusqu'au jour où il reçoit l'ordre des Grecs de leur livrer Astyanax. Dans la scène 7, acte 3, il lui laisse

habillent d'une aura tragique la chaîne amoureuse (Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector - qui est mort), inspirée des pastorales contemporaines, ces romans d'amour entre bergers et bergères, qui imprègnent l'imaginaire sentimental de l'époque. Pendant plus de deux actes, le sort du petit Astyanax et le devenir d'Andromaque semblent totalement dépendre des caprices du sauvage Pyrrhus : Racine ne s'écarte pas de la figure légendaire du prince cruel et instable

elle refuse de mettre en évidence le désir, la violence sur scène, et tout ce qui se rapporte au corps. Les violences (les meurtres par exemple) sont seulement racontées mais elles ne sont jamais représentées sur scène. Par exemple, le meurtre de Pyrrhus par Oreste lors de son mariage est seulement raconté et jamais représenté tout comme le suicide d'Hermione. La vraisemblance : tous doit être vraisemblable et susceptible de se passer dans la vrai vie. Ici, c'est la mission d'Oreste qui précipité

: l’action, qui se déroule à la cour de Pyrrhus, roi d’Epire, met en scène Oreste, de retour de la guerre de Troie, amoureux d’Hermione qui aime Pyrrhus, lequel brûle pour sa captive Andromaque, qui ne vit que pour le souvenir de son mari Hector, incarné dans son fils Astyanax. Ainsi chaque personnage est-il prisonnier d’un amour impossible car non partagé ; soumis aux affres de la jalousie, il ne trouve d’aboutissement à son destin que dans la mort (Pyrrhus et Hermione) ou dans la folie (Oreste)

270-272), et développant un discours habile, méthodique, pour exposer sa résolution de mourir elle-même et de voir mourir son fils, plutôt que de céder aux avances de Pyrrhus. L'acte III la lui montre très différente, parce qu'on croit alors la mort d'Astyanax imminente : scène 6, Andromaque s'humilie d'abord aux pieds de Pyrrhus (v. 915-916), le suppliant de sauver son fils, et scène 8, elle se laisse miner par des souvenirs hallucinatoires, sa volonté brisée, prononçant un discours envahi par

comprendre les enjeux d’un dilemme tragique. Lecture analytique Un monologue délibératif 1. Hermione éprouve deux sentiments contradictoires, l’amour et la haine envers Pyrrhus, qui a rompu son engagement. Cette contradiction est exprimée au vers 4 par l’antithèse : « Ah ! ne puis-je savoir si j’aime, ou si je hais ! » 2. Les nombreuses questions rhétoriques des quatre premiers vers traduisent l’égarement d’Hermione. 3. Hermione, pour justifier le meurtre de Pyrrhus, souligne la cruauté (v

Déchirer par morceaux l'enfant aux yeux du père » (v.41). La monstruosité de ce personnage se retrouve également dans cette dernière annonce. Dans Andromaque de Jean Racine, la monstruosité se manifeste par Oreste car il a assassiné Pyrrhus pour plaire à celle qu'il aime, Hermione, qui lui avait demandé de le faire. Cette dernière nie cette demande et insulte Oreste comme un véritable assassin (« perfide » (v.9) ; « barbare » (v.13) ou encore « traite » (v.40)). La fureur d'Hermione