Le Soulier de satin

les élastiques De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur ! Arthur Rimbaud, Illuminations « Fleurs » D’un gradin d’or, - parmi les cordons de soie, les gazes grises, les velours verts et les disques de cristal qui noircissent comme du bronze au soleil, - je vois la digitale s’ouvrir sur un tapis de filigranes d’argent, d’yeux et de chevelures. Des pièces d’or jaune semées sur l’agate, des piliers d’acajou supportant un dôme d’émeraudes, des bouquets de satin blanc et de fines verges

d'un nouveau monde, le notre, dans lequel le théâtre classique et les conventions d'Aristote, paraissent démodées, inadéquates. C'est le point de vue de cet autre grand drame (plus ou moins romantique) sur lequel il faut savoir des choses: "le soulier de satin" de Claudel. Claudel dans ce long drame qui pourrait durer plusieurs jours de représentation, fait référence au XVI éme siécle, à Christophe Colomb. Depuis que l'on connait la grandeur du monde, on ne peut plus sentir de la même manière, ni écrire

les rêves de Flaubert plutôt que sa vie. Sa jeunesse avait été pleine d’hallucinations sensuelles. On reconnaît dans ses confidences de Novembre certaines frontières pathologiques. L’étalage d’un cordonnier le tenait en extase, avec ses petits souliers de satin. Il a eu des passions de tête et de corps, pour la femme très femme, aux larges hanches et à la poitrine maternelle. La Marie de Novembre, qui est une prostituée, la Maria des Mémoires d’un fou, qui est sa belle idole de Trouville, se ressemblent

S’adaptaient juste à sa rare beauté ; Rien n’offusquait sa parfaite clarté, Et tout semblait lui servir de bordure. Même on eût dit parfois qu’elle croyait Que tout voulait l’aimer ; elle noyait Sa nudité voluptueusement Dans les baisers du satin et du linge, Et, lente ou brusque, à chaque mouvement Montrait la grâce enfantine du singe. IV. – Le Portrait La Maladie et la Mort font des cendres De tout le feu qui pour nous flamboya. De ces grands yeux si fervents et si tendres, De cette

dorure, S’adaptaient juste à sa rare beauté ; Rien n’offusquait sa parfaite clarté, Et tout semblait lui servir de bordure. Même on eût dit parfois qu’elle croyait Que tout voulait l’aimer ; elle noyait Sa nudité voluptueusement Dans les baisers du satin et du linge, Et lente ou brusque, à chaque mouvement Montrait la grâce enfantine du singe. IV Le portrait La Maladie et la Mort font des cendres De tout le feu qui pour nous flamboya. De ces grands yeux si fervents et si tendres, De cette bouche où

S’adaptaient juste à sa rare beauté ; Rien n’offusquait sa parfaite clarté, Et tout semblait lui servir de bordure. Même on eût dit parfois qu’elle croyait Que tout voulait l’aimer ; elle noyait 35 Sa nudité voluptueusement Dans les baisers du satin et du linge, Et lente ou brusque, à chaque mouvement Montrait la grâce enfantine du singe. IV Le portrait La Maladie et la Mort font des cendres De tout le feu qui pour nous flamboya. De ces grands yeux si fervents et si tendres, De cette bouche où

dorure, S’adaptaient juste à sa rare beauté ; Rien n’offusquait sa parfaite clarté, Et tout semblait lui servir de bordure. Même on eût dit parfois qu’elle croyait Que tout voulait l’aimer ; elle noyait Sa nudité voluptueusement Dans les baisers du satin et du linge, Et lente ou brusque, à chaque mouvement Montrait la grâce enfantine du singe. IV Le portrait La Maladie et la Mort font des cendres De tout le feu qui pour nous flamboya. De ces grands yeux si fervents et si tendres, De cette bouche où

duchesses aujourd'hui passent par les portes sans qu'il soit besoin de les faire élargir pour leurs paniers. Enfin, l'Empire a vu les dernières robes à queue ! Je suis encore à comprendre comment le souverain qui voulait faire balayer sa cour par le satin ou le velours des robes ducales n'a pas établi pour certaines familles le droit d'aînesse par d'indestructibles lois. Napoléon n'a pas deviné les effets de ce Code qui le rendait si fier. Cet homme, en créant ses duchesses, engendrait nos femmes comme

manger et dormir ; à manger, dormir et boire ; à dormir, boire et manger. Il se vautrait toujours dans la fange, se mâchurait le nez, se barbouillait la figure, éculait1 ses souliers, bâillait sou- vent aux mouches et courait volontiers après les papillons, sur lesquels son père avait tous les pouvoirs. Il pissait sur ses souliers, chiait dans sa chemise, se mouchait sur ses manches, morvait dans sa soupe. Il pataugeait n’importe où, buvait dans sa pantoufle et se frottait d’ordinaire le ventre

nuances, les noirs à jour, les rouges à coins brodés, les chairs dont le grain satiné avait la douceur d'une peau de blonde; enfin, sur le drap de l'étagère, des gants étaient jetés symétriquement, avec leurs doigts allongés, leur paume étroite de vierge byzantine, cette grâce raidie et comme adolescente des chiffons de femme qui n'ont pas été portés. Mais la dernière vitrine surtout les retint. Une exposition de soies, de satins et de velours, y épanouissait, dans une gamme souple et vibrante, les tons