Le Tombeau Des Regrets

yeux, Hors de nos sens glacés pas à pas se replie, Sourde aux derniers adieux ; Alors qu’entre la vie et la mort incertaine, Comme un fruit par son poids détaché du rameau, Notre âme est suspendue et tremble à chaque haleine Sur la nuit du tombeau ; Quand des chants, des sanglots la confuse harmonie N’éveille déjà plus notre esprit endormi, Aux lèvres du mourant collé dans l’agonie, Comme un dernier ami ; Pour éclaircir l’horreur de cet étroit passage, Pour relever vers Dieu son regard

ses propres questionnements, douleurs et valeurs qu’il essaie de dépasser à travers le récit. Paroles sur la dune3 Maintenant// que mon temps// décroît comme un flambeau, Que mes tâches// sont terminées ; Maintenant// que voici// que je touche au tombeau Par les deuils// et par les années, Et qu'au fond// de ce ciel// que mon essor rêva, Je vois fuir,// vers l'ombre entraînées, Comme// le tourbillon// du passé qui s'en va, Tant de belles heures sonnées ; Maintenant que je dis// : - Un jour, nous triomphons

incartade. Ces caractéristiques du personnage de Quignard sont celles d’un homme qui vit un manque, celui de sa femme, qui le place dans une recherche de l’accompagnement des morts, d’où l’œuvre qu’il compose à la mort de celle-ci, Le Tombeau des regrets. En effet, l’austérité dont il fait preuve n’est pas une concentration sur Dieu, mais sur le manque et la culpabilité, cause de son désintérêt, et pour le monde, et pour la religion. Aussi est-il taciturne, peu porté sur le langage, du moins

éclairant ainsi l’évolution de l’état d’esprit de l’agonisant : le questionnement qu’implique la prise de conscience (du vers 1 au vers 6), l’exaltation chrétienne (du vers 7 au vers 19) , et enfin l’adieu de l’homme mourant à la vie qu’il quitte et ne regrette pas(du vers 19 a 26). Ainsi, on peut se poser la question suivante : En quoi la perspective chrétienne adoptée par le poète offre-t-elle une vision atypique de la mort ? Le poète commence par une interrogation directe : « Qu’entends-je ? »(vers

précisément de ces brefs dessins qui donnent l’épaisseur au trait, ou sa légèreté. Mais alors, ces ornements ne servent à rien d’autre qu’à « faire joli », et le poète est simplement cet habile artisan, qui fabrique un tableau, un meuble, voire ici un tombeau, comme on disait en musique (cf. les tombeaux de Couperin), 4 strophes comme 4 planches, à l’aide d’images d’ailleurs peu originales, voire franchement usées, en construisant une belle structure (les reprises dans ce poème, rose, pleurs rosée comme

2 Extrait de L’Infra-ordinaire de Georges Perec, Le Seuil, 1989 21-FRGEME1C Page 4/23  Description d’un regret. L’aménagement décrit dans le premier paragraphe n’est jamais envisagé par les personnages. Le texte s’ouvre sur un conditionnel passé qui réfute la potentialité du projet en la plaçant d’emblée dans le temps du regret. Le subjonctif passé, associé aux modalisateurs « sans doute » et « incontestablement », laisse entendre la voix d’un narrateur qui juge

signalisatrice ? Comme signe, le tombeau constitue le paradigme originel de la substitution ... Le tombeau apparaît comme la première substitution : une plaque de marbre à la place d’un corps. Un tombeau peut être un indice marquant l’emplacement où on enfouit le cadavre. Le tombeau a donc substitué au corps, non pas la représentation d’un corps – quoique certaines pierres tombales soient évocatrices du corps perdu –, mais le signe de l’absence d’un corps substitué. Le tombeau est donc le signe d’un corps

voir De mes enfers pensifs les confins sans espoir… Je sais… Ma lassitude est parfois un théâtre. 70 L’esprit n’est pas si pur que jamais idolâtre Sa fougue solitaire aux élans de flambeau Ne fasse fuir les murs de son propre tombeau. Tout peut naître ici-bas d’une attente infinie. L’ombre même le cède à certaine agonie, L’âme avare s’entr’ouvre, et du monstre s’émeut Qui se tord sur le pas d’une porte de feu… Mais, pour capricieux et prompt que tu paraisses

choisit Hermione, puis la délaisse pour se marier finalement avec Andromaque. Hermione alors, prise d'une folie vengeresse, ordonne à Oreste de tuer le roi. Son forfait accompli, Oreste est maudit puis repoussé par Hermione, qui se suicide sur le tombeau de celui qu'elle a fait assassiner. La résolution de la pièce est donc catastrophique, et bien tragique. Nous sommes donc dans la scène finale d'Andromaque, qui donne tout son sens à la pièce. Tout d'abord nous allons parler de la scène tragique,

poèmes mettant sous les feux des projecteurs principalement la douleur, la souffrance. Dans L’automne, nous pouvons noter que deux champs lexicaux dominent : celui de la mort et celui de la douleur. L’auteur pense, dans ces huit quatrains, à son « tombeau ». Le poète s’exprime alors par le champ lexical de la mort. En effet, tout au long des strophes, l’écrivain nous prépare à sa mort en faisant ses adieux à la nature. Et tout en faisant ses adieux, il se remémore tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il