S Il Pleuvait Des Larmes

besogne. Ce n’étaient qu’amours, amants, 77 amantes, dames persécutées s’évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu’on tue à tous les relais, chevaux qu’on crève à toutes les pages, forêts sombres, troubles du cœur, serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles au clair de lune, rossignols dans les bosquets, messieurs braves comme des lions, doux comme des agneaux, vertueux comme on ne l’est pas, toujours bien mis, et qui pleurent comme des urnes. Pendant six mois, à quinze ans, Emma

Ce n’étaient qu’amours, amants, 77 amantes, dames persécutées s’évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu’on tue à tous les relais, chevaux qu’on crève à toutes les pages, forêts sombres, troubles du cœur, serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles au clair de lune, rossignols dans les bosquets, messieurs braves comme des lions, doux comme des agneaux, vertueux comme on ne l’est pas, toujours bien mis, et qui pleurent comme des urnes. Pendant six mois, à quinze ans, Emma

de livrées, draperies d'équipages, l'écoeurant contact du fournisseur aux façons hypocrites et dolentes; de tout cela Mme Astier s'était chargée avec une patience inlassable, et prenant en tutelle cette lourde maison que de beaux yeux brouillés de larmes ne pouvaient plus conduire, elle épargnait à la jeune veuve tout ce qui dérangeait son désespoir, ses heures pour prier, pleurer, correspondre «au delà,» et porter des brassées de fleurs rares au Père−Lachaise, où Paul Astier surveillait l'érection

quittée et que vous m’assuriez qu’elle ne peut pas avoir fait mourir mes pauvres poissons. – Oh ! quant à cela, madame, j’en suis bien certaine », ai-je répondu. Sophie ne disait rien ; elle restait immobile et rouge, la tête baissée, les yeux pleins de larmes. Elle eut envie un instant d’avouer à sa bonne que c’était elle qui avait tout fait, mais le courage lui manqua. La bonne, la voyant triste, crut que c’était la mort des pauvres petits poissons qui l’affligeait. « J’étais bien sûre, dit-elle, que

m’assuriez qu’elle ne peut pas avoir fait - 18 - mourir mes pauvres poissons. – Oh ! quant à cela, madame, j’en suis bien certaine », ai-je répondu. Sophie ne disait rien ; elle restait immobile et rouge, la tête baissée, les yeux pleins de larmes. Elle eut envie un instant d’avouer à sa bonne que c’était elle qui avait tout fait, mais le courage lui manqua. La bonne, la voyant triste, crut que c’était la mort des pauvres petits poissons qui l’affligeait. « J’étais bien sûre, dit-elle, que

se jette à l’eau pour nager après les canards et, saisie par le froid, elle en est morte quelques jours après. Denise et moi en avons eu un chagrin fou et pendant quelque temps, à tout bout de champ nous évoquions sons souvenir et fondions en larmes. Denise avait d’ailleurs la larme facile. Nous nous aimions beaucoup, ce qui ne nous empêchait pas d’avoir de fréquentes disputes. Lorsque je fus au Lycée, Papa m’avait installé, dans un petit recoin, une pièce minuscule où je travaillais. Je

elle avait tenu bon. Tous les week-ends, elle avait pris l'habitude de retourner chez ses parents, à Long Island. Elle ressentait un besoin impérieux de nature, d'herbe, d'arbres, après la semaine passée dans le béton de Manhattan. Ce soir-là, il pleuvait. Kristy était préoccupée. Elle conduisait automatiquement ; cette route, elle la connaissait par cœur. La visibilité était mauvaise. Agacée par un bus qui traînait sur la voie de droite, elle avait alors déboîté sans voir le camion qui venait en

accourut. « Tiens… lis !… » gémit le peintre en lui tendant le journal. Elle le prit, pâlit et, avec le merveilleux illogisme des femmes, éclata en sanglots désespérés. « Oh ! mon Lucio, mon pauvre Lucio, mon trésor… » balbutiait-elle dans ses larmes. La scène finit par exaspérer l’homme. « Mais tu deviens folle, Mathilde ? Tu ne vois donc pas que je suis là ? Mais tu ne comprends donc pas que c’est une erreur, une épouvantable erreur ? » Mathilde cessa immédiatement de pleurer, regarda son

besogne. Ce n’étaient qu’amours, amants, amantes, dames persécutées s’évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu’on tue à tous les relais, chevaux qu’on crève à toutes les pages, forêts sombres, troubles du cœur, serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles au clair de lune, rossignols dans les bosquets, messieurs braves comme des lions, doux comme des agneaux, vertueux comme on ne l’est pas, toujours bien mis, et qui pleurent comme des urnes. Pendant six mois, à quinze ans, Emma

amants, amantes, dames persécutées s'évanouissant dans des pavillons Chapitre VI 38 Madame Bovary solitaires, postillons qu'on tue à tous les relais, chevaux qu'on crève à toutes les pages, forêts sombres, troubles du c ur, serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles au clair de lune, rossignols dans les bosquets, messieurs braves comme des lions, doux comme des agneaux, vertueux comme on ne l'est pas, toujours bien mis, et qui pleurent comme des urnes. Pendant six mois, à quinze ans, Emma