ÉCOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION PUBLIQUE

ANALYSE CRITIQUE
DE L’ÉTUDE D’IMPACT ÉCONOMIQUE
DU PLAN NORD

MARS 2015
Il nous semble utile, avant d’aborder l’analyse critique du rapport d’évaluation des retombées économiques du Plan Nord, d’en présenter le contexte. Cette étude d’impact économique, rendue publique en février 2012, a été produite par SECOR, une firme-conseil de stratégie et marketing au rayonnement international. Un aspect important à souligner, c’est le caractère « bénévole » de cette étude et qui a d’ailleurs suscité de nombreuses interrogations à ce sujet. Nous nous n’attarderons pas toutefois sur les liens -très étroits, dirons-nous- unissant certains hauts responsables de la firme au parti libéral alors au pouvoir et à l’origine du Plan Nord. Reste que le questionnement autour de la nature « intéressée » ou non de cette évaluation est digne d’être mis en exergue avec l’existence de certains soupçons de conflit d’intérêt voire même de collusion avec l’industrie notamment minière. Rappelons, ici, qu’à quelques mois d’intervalle, SÉCOR avait tout d’abord rendu publique une étude sur les gaz de schiste favorable aux gazières et aux libéraux, puis il y a eu celle du Plan Nord et enfin une troisième sur les redevances minières, financée par l’industrie et qui concluait alors qu’il ne fallait pas -surtout pas !- augmenter ces redevances.
1. PRÉSENTATION
1.1 Raison d’être et objectifs du Plan Nord Il nous parait nécessaire, ici, de rappeler, même sommairement, la vision et les objectifs du Plan Nord qui se veut -ni plus ni moins- le plus grand projet de développement durable de l’histoire du Québec. Très ambitieux sont donc les objectifs annoncés, à savoir la mise en valeur du potentiel économique, l’accessibilité du territoire, le développement des communautés et la protection de l’environnement. Plus ambitieuse encore, l’est la raison d’être du Plan Nord :