Andromaque
Dans ce passage, pour Pyrrhus, ce qui importe le plus, ce n'est ni la victoire de Troie, ni le deuxième triomphe évoqué par Phoenix, ce qui importe réellement c'est la victoire qu'il veut avoir sur sa passion et la gloire qu'il tirerai par sa volonté.
La réponse de Pyrrhus dans les deux premiers vers fait écho au discours de Phoenix en reprenant les mêmes termes : le chiasme du vers 631 au vers 634 en témoigne.
Ce qui importe donc ici et maintenant, et nous pouvons le constater grâce à la répétition de l'adverbe "aujourd'hui", c'est que Pyrrhus se doit d'être maître de lui même et maître de ses paroles.
L'accumulation au vers 638 traduit la panique de Pyrrhus qui prend conscience du drame que pourrait entraîner sa passion pour Andromaque.
Le vers 640 rappelle l'importance du regard dans les couples de la pièce. En effet, ce sont les yeux d'Hermione qui ont le pouvoir de sauver ou de condamner Oreste et c'est le regard d'Andromaque qui pourrait provoquer une guerre.
Pyrrhus, ici lucide, désigne même son plaisir à se laisser fasciner (vers 642). Son amour pour Andromaque est donc pour Pyrrhus un problème personnel : Andromaque est donc à la fois un enjeu et un piège.
Phoenix utilise un oxymore très fort au vers 642 «l'heureuse cruauté» mais il va tout de suite être interrompu par Pyrrhus qui va le tutoyer ce qui marque le naturel et la familiarité entre les deux hommes. Pyrrhus va se sentir insulter par l'attitude d'Andromaque ce qui va se traduire par une colère exprimée par le personnage grâce au rythme ternaire. Comme nous l'avons remarqué le regard d'Andromaque exerce une réelle fascination sur Pyrrhus mais pas ses parole en effet, Andromaque ne parle que de l'esprit d'Hector, du souvenirs de Troie qui est toujours vivant pour elle mais ce que redoute le plus Pyrrhus, c'est la rivalité entre lui et Hector. Astyanax est donc l'image d'Hector, son héritier. En appelant son fils Hector,