Autour de la notion psychanalytique d’après-coup
Autour de la notion psychanalytique d’après-coup
Philippe Chaussecourte
Dans le champ de l’éducation et de la formation, des chercheurs se sont attachés à préciser la nature des liens entre psychanalyse et éducation-pédagogie, s’inscrivant ainsi dans une tradition dont on trouve une trace dès 1908 dans l’histoire de la psychanalyse (Ferenczi, 1908 (1968)). Un certain nombre de travaux actuels témoignent de ce que la question de l’étude du nouage des relations, sur un plan historique, entre psychanalyse et éducation est toujours d’actualité (voir, par exemple, Houssier, 2007 et Ohayon, 2009). En sciences de l’éducation, deux notes de synthèse traitant des rapports psychanalyse et pédagogie (éducation et formation) ont été publiées dans la Revue française de pédagogie, en 1987 (Filloux, 1987) et en 2005 (Blanchard-Laville, Chaussecourte, Hatchuel & Pechberty, 2005).
Au sein de la discipline sciences de l’éducation, on a cherché de plus à préciser les contours de ce que pourrait être une approche clinique d’orientation psychanalytique, à la suite du travail formalisé par Claudine Blanchard-Laville (1999). Dans la deuxième des notes de synthèses citées ci-dessus, les questions épistémologiques centrales posées par cette « orientation psychanalytique » ont été envisagées. Ainsi, des clarifications ont été apportées en ce qui concerne la question de la légitimité d’une utilisation de la psychanalyse dans le champ des recherches en éducation et formation, comme à celle de la spécificité de telles recherches quand elles sont conduites par des chercheurs du champ. De même, le point nodal du mode de prise en compte de la subjectivité du chercheur dans ce type de travaux a été examiné, comme celui des modalités de leur validation.
J’ai poursuivi récemment ces réflexions selon deux axes qui précisent le statut de certaines avancées actuelles (Chaussecourte, 2009) : il existerait une « légitimité de la spécificité » des