Beckett et le lieu (fin de partie)
Tout d’abord nous verrons comment Beckett déconstruit le lieu en lui-même pour n’en laisser qu’un espace. Mais s’il ne reste plus qu’un espace, nous verrons comment définir cet espace.
Beckett divise son lieu en deux. Il y a d’un côté le hors scène et de l’autre la scène. De cette opposition découlera une déconstruction du lieu jusqu'à mettre en doute son existence. Pendant toute la pièce, les personnages nous parlent de ce hors scène, sans jamais que le spectateur le voie de ses propres yeux. Et alors que disent les deux hommes de ce « dehors » ? Pour la cuisine, lorsque Clov annonce à Hamm qu’ « il y a un rat dans la cuisine » ce dernier s’étonne qu’il est encore quelque chose de vivant dans cette pièce. Idem pour la puce. Comme si la mort ou le vide avait envahi l’espace extérieur à la scène. Comme s’il ne pouvait y avoir la vie, comme si on ne pouvait remplir l’espace de quelque chose de neuf ou de bien réel. Et la cuisine n’est qu’une illustration de cette impossible vie. Lorsqu’ Hamm parle du dehors, le néant est omniprésent, la mort ,le vide aussi. « Hors d’ici, c’est la mort. » On ne peut être plus explicit. La nature aussi est évoquée, par Clov cette fois ci, et le bilan n’est pas plus positif : « Il n’y a plus de nature. »
Quant à l’espace scénique, qui s’oppose au-dehors, il a deux aspects contradictoires. Le premier serait de le voir comme un refuge face au dehors où règne le néant. En effet lorsque Hamm dit qu’ « Hors d’ici, c’est la mort » On pourrait penser que logiquement « ici » sous