Biographie
Fils d’un inspecteur des ponts et chaussées, il a fait les études de droit. A 1880 il s’inscrit au barreau à Paris et devient le secrétaire de la Conférence des avocats. Pendant quelque temps, à 1882, il était attaché au journal de Voltaire comme un rédacteur judiciaire.
Il entre en politique en 1887, en étant élu député de la Meuse à l’âge de 27 ans. Il représentera dès lors son département natal, d’abord à la Chambre (1887 – 1903), puis au Sénat (1903 – 1913 ; 1920 – 1934). En 1892, il est rapporteur de la commission des Finances, au moment du scandale de Panama, et est réélu l’année suivante.
À trente-six ans, il a déjà été trois fois ministre : de l'Instruction publique (1893), sous Dupuy, puis des Finances dans le deuxième cabinet Dupuy, après la victoire électorale des modérés (1894-1895), et de nouveau chargé de l'Instruction publique, dans le cabinet Ribot, en 1895. Il est partisan de la laïcité mais éloigné de l'anticléricalisme radical. Il prône en effet une « école neutre », dont la vocation aurait été de produire de vrais patriotes. Poincaré devient alors l'un des leaders en vue des modérés, qui arborent alors l'étiquette « progressiste » ayant remplacé l'ancien terme d'« opportunisme » utilisé par Gambetta et Jules Ferry. Au fil du temps, ces « républicains progressistes » évoluent du centre gauche vers le centre droit, selon le phénomène du sinistrisme.
Durant l’affaire Dreyfus, il adopte une attitude prudente. Il fait d'abord partie de ceux qui souhaitent étouffer un scandale qu'ils jugent contraire à la raison d'État. Il se rallie finalement au camp dreyfusard, plus par légalisme que par conviction.
Bien que républicain et laïque - signe sûr, à la Belle Époque, d'une appartenance à la gauche - Poincaré demeure cependant prudent envers les