Carnet D Enquete Germinal
On s'enfonce dans une galerie. La nuit s'y fait, les lampes qu'on porte éclairent fort peu (on s'y habitue pourtant). Devant moi, l'ingénieur qui marchait, plus grand que moi, m'apparaissait en silhouette noire, se détachant sur une lueur vague. Sa lampe éclairait surtout le plafond. D'abord des muraillements, une galerie assez étroite (à une seule voie) haute d'un mètre quatre-vingts, cintrée assez aigu. Ces galeries étaient fort sèches, pas d'humidité: certaines, paraît-il, sont très humides. J'ai n'ai pataugé dans de la boue et des flaques qu'à un endroit. (...)
Enfin, on arrive à la galerie de la veine. La traction par cheval cesse, ce sont des rouleurs, des herscheurs qui poussent les berlines. La galerie devient plus étroite et surtout plus basse. Un autre fait que j'oubliais, c'est l'aérage. Quant on part du puits et qu'on se retrouve dans l'accrochage, le courant d'air est vif et froid, 15° au plus. Dans la galerie muraillée, étroite, à une seule voie, il augmente, devient une véritable tempête. Dans la galerie à deux voies, le passage étant plus large, le courant d'air est plus faible, mais encore assez vif, car tout l'aérage y passe encore. On ne commence à avoir chaud que dans la