Choderlos
Le thème du libertinage n’est pas nouveau au XVIIIème siècle puisque d’autres auteurs que Laclos l’ont déjà traité, tel Molière en 1665, dans son œuvre Dom Juan. Pourtant l’œuvre intitulée Les Liaisons Dangereuses, roman épistolaire de 175 lettres écrit en 1782, fait scandale à sa parution, au point que les salons parisiens seront fermés au romancier, et qu’il sera lui-même menacé dans sa carrière d’officier d’artillerie. Dans la lettre LXXXI, c’est une femme, la marquise de Merteuil, qui fait le récit de sa vie et de son éducation en particulier, confiant à son ami et complice : le vicomte de Valmont, comment elle est devenue une libertine, alors que la marquise est considérée par ceux qui croient la connaître comme une femme vertueuse et bigote. Alors, en quoi le comportement libertin de Mme de Merteuil est-il l’aboutissement de ses principes d’éducation ? C’est ce qui fera l’objet de notre analyse à travers les deux points suivants : les caractéristiques de cette éducation et la mise en pratique des principes que la marquise défend.
PLAN DETAILLE :
Manière dont la marquise s’est elle-même éduquée :
1.1 : Importance du choix de la lettre :
1.1.1. Le genre épistolaire favorise le ton de la confidence et la sincérité de la marquise ; lettre = écrit intime : on perçoit que le destinataire et la locutrice entretiennent depuis longtemps des liens étroits : « quand m’avez-vous vue m’écarter des règles que je me suis prescrites ? » (lignes 2-3). Le fait même d’interpeller Valmont et d’employer le passé composé qui marque un retour en arrière, témoigne de l’intimité entre les personnages.
1.1.2. Le destinataire étant lui-même un libertin, il pourra d’autant mieux évaluer les compétences de sa confidente, de son alter ego féminin, et donc mesurer le caractère exceptionnel de cette femme : cela est rendu, ligne 45, par l’expression : « Vous jugez