Circus
• •
L'ECRITURE ET LE GESTE
Patrick HETIER 49 Bouchemaine
1. «Il est de notion courante qu'un geste, une expression de visage sont susceptibles, en certaines circonstances, d'en dire plus long que cent discours. Nous cultiverons cette expression par le geste qui est li la base de l'art plastique et dramatique : exprimer des sentiments, communiquer une émotion par le seul miracle des attitudes, du mouvement, du geste, n'est-ce pas un don précieux li cultiver et li renforcer ?.. Les enfants peuvent atteindre spontanément li une expression qui est communication directe, instrument merveilleux pour l'exaltation enthousiaste de notre personnalité.» (C. Freinet. L'éducation du travail, p. 258.)
Le corps de l'homme, vertical, cheveux dans le ciel, pieds posés sur la terre. L'arbre et l'homme. Le corps de l'homme avec ses deux battants qui séparent l'espace en se balançant. Le corps de l'homme horizontal comme l'eau d'où il est issu. Mouvements de reptile, gestes de cueilleur, élans de fauve. Voici qu'il s'ouvre et se ferme, s'ouvre, se ferme, ses mains caressent, repassent, serrent, modèlent, sculptent, forgent, creusent, se souviennent, imaginent, attendent.
33
Puis il écrit sur le sable, sur l'argile, sur le papier et y laisse les toutes petites traces de ses élans, de ses gestes, de ses mouvements entre le ciel et l'eau. Alors, il dit à l'enfant: "Assis! Bras croisés! Tais-toi! Ne bouge plus ! Lis !» Et l'enfant creuse entre les phrases, entre les mots, entre les lettres, écarte tous ces minuscules squelettes alignés. Enfin il ouvre les bras, plonge dans l'espace, plane entre les oiseaux, les nuages, les rêves. Une autre fois, il sort de terre, peu à peu avec les fleurs, les arbustes, les sources, explose sans qu'on s'y attende. Nous n'avons pas le droit de nous borner aux textes imprimés. Pour les comprendre, il faut les réinsérer dans les muscles vivants. (M. Jousse: Anthropologie du geste, p. 253.) Non, il ~e peut