Claude nicolas ledoux
Architecte à la fois fonctionnaliste et poète, classique et visionnaire, Ledoux reçut de nombreuses commandes (hôtels particuliers, pavillons d'octroi de Paris), mais la plupart de ses réalisations
ont été détruites. Les salines royales de Chaux à Arc-et-Senans, inachevées, restent son uvre la plus connue.
L'architecte à la mode.
En 1762, le jeune Ledoux créa pour le café Godeau, rue Saint-Honoré, fréquenté par des officiers, l'époustouflant décor conservé depuis 1969 au musée Carnavalet : sur les murs, il dressa, en guise
de pilastres, des faisceaux de piques sommés de casques, entre lesquels il fit alterner des miroirs avec de larges panneaux ornés de trophées d'armes, d'un dessin original et hardi.
L'année suivante, le marquis Anne-Pierre de Montesquiou-Fézensac appela Ledoux dans son vaste domaine de Mauperthuis, dans la Brie. L'architecte rebâtit le château au sommet d'une colline, créa des
jeux d'eau alimentés par un aqueduc, une orangerie, une faisanderie et de vastes dépendances dont seuls subsistent aujourd'hui quelques vestiges.
Pour la présidente Hocquart, il bâtit en 1764 à la chaussée d'Antin un pavillon de style palladien orné, comme le château de Mauperthuis, d'un ordre colossal, forme que Ledoux devait décliner
fréquemment, et que condamnait en principe la stricte tradition française, fidèle au principe de superposition des ordres1.
Le 26 juillet 1764 à Saint-Eustache, Ledoux épousa Marie Bureau, fille d'un musicien du Roi. Un ami champenois, Joseph Marin Masson de Courcelles, lui obtint une place d'architecte des Eaux et
Forêts en remplacement de Claude-Louis Daviler. Pour le compte de cette administration, il travailla, entre 1764 et 1770, à réparer ou à construire des dépendances du domaine forestier telles que
des églises, ponts, puits, fontaines, écoles, dans le Tonnerrois, le Sénonais et le Bassigny. Parmi les témoignages conservés de cette activité on peut citer le pont