Colloque sentimental est le dernier texte du recueil où Verlaine décrit une fin d’amour. La scène se passe dans un parc où se retrouvent deux personnes pour parler d’une passion ancienne. L’un dit l’inverse de l’autre, cette dissonance bouscule les stéréotypes littéraires de l’époque. Il est question dans ce poème d’un passé amoureux révolu, les personnages comme le paysage est froid, l’atmosphère est mélancolique.
I – Dialogue amoureux dissonant.
Le dialogue est inattendu car les interlocuteurs éprouvent des sentiments opposés l’un de l’autre. L’échange sonne faux car ils n’ont plus rien à se dire. Le rendez-vous amoureux est un des stéréotypes de la littérature classique, Alfred de Musset et Alfonse de Lamartine s’en servent pour perpétuer le souvenir de la passion, en en parlant ils la revivent et Verlaine transforme de moment pour évoquer un amour terminé et oublié par l’un. Colloque est un débat théorique sur des questions, colloque et sentimental sont deux mots incompatibles car ils n’appartiennent pas au même domaine, le titre évoque dès le début une dissonance. Le poème est composé de huit distiques avec des rimes suivis, chaque strophe n’a donc aucun lien avec l’autre de plus la structure est binaire ce qui renvoi au dialogue et à l’opposition des deux personnages, les distiques du dialogue sont en plus isolés du reste du poème. Verlaine reste dans la composition classique du poème bien qu’il les critiques, puisqu’il alterne les rimes féminines et masculines.
Lors du dialogue les deux personnages se différentient puisqu’un est encore amoureux et l’autre ne l’est plus. Lors du dialogue les deux ont une attitude différente puisqu’un a une ponctuation expressive, ce qui caractérise un discours d’amoureux, et l’autre une froide. L’amoureux pose des questions à l’autre à partir du vers sept, il s’exclame au même moment que Léo Ferré va crescendo dans la chanson. Du vers onze à douze Verlaine utilise un enjambement pour matérialiser la liaison amoureuse.