COMMENTAIRE DE TEXTE :
"PARFUM EXOTIQUE"

Au 19ème Siècle, c'est le courant romantique qui domine. Charles Baudelaire en est l'héritier, notamment par rapport à son penchant pour les sentiments , comme l'amour, ou encore le désir. C'est pour cela qu'il attache une grande importance aux sensations dans ses poèmes, qui provoquent les sentiments. Pour lui, tous les sens doivent se correspondrent, il parle de la "théorie des correspondances" (synestésie). Il développe ces idéaux dans "Parfum Exotique", qui est un poème tiré du recueil Les Fleurs du Mal (1840). Ce poème évoque un voyage en rêve, inspiré par le corps d'une femme : Jeanne Duval. Le texte accentue le pouvoir ensorcellant du parfum de la muse qui éveille tous les sens du poète et crée dans son esprit un paysage exotique. Mais comment Baudelaire parvient-il à nous faire entrer avec douceur dans son rêve et nous donne l'impression qu'on le vit avec lui ? Comment une femme peut-elle éveiller tous ses sens ? Nous verrons d'abord ce qui provoque son rêve, et le rend si plaisant. Ensuite, nous nous attarderons sur la réprésentation de la femme pour Baudelaire.

Baudelaire parvient à nous faire entrer dans son rêve avec douceur, et nous donne l'impression qu'on le vit avec lui. Tout d'abord, les circonstances et le rythme du poème sont propres à un rêve. En effet, la scène se déroule lors d'un "soir chaud"et le poète a "les yeux fermés" : cette situation est propice au sommeil, au repos, à la rêverie. Les vers 1 et 2 sont construits sur de longs alexandrins et font entrer le lecteur dans le texte, et donc dans le rêve, avec douceur. Cela conduit à un rythme agréable très lent, cadencé par des sonorités douces répétitives : on observe la présence d'allitération des consonnes "g" et "d", et d'assonnance des voyelles "e" et "a". On remarque également l'enjambement du vers 3 à 4 : "les rivages heureux qu'éblouissent les feux". Par ce rejet au niveau du verbe "éblouir", la lumière intense est mise en valeur.