Le poème ‘Spleen LXXVIII’ de Charles Baudelaire est tiré d’un recueil : Les fleurs du mal. Ce recueil, publié en 1857, réunit tous les poèmes composés depuis 1840 par Baudelaire. Ce dernier a en effet mené « la vie du poète du 19e siècle », c’est-à-dire qu’il s’est consacré à l’art, composa peu de poèmes très longuement travaillés et des articles ou des essais critiques dans les journaux afin de gagner sa vie. Il fut très inspiré par le romantisme et ses œuvres mais il alla cependant vers un travail stylistique plus poussé notamment dans les thèmes qu’il aborda, volontairement choquant. Il évoqua ainsi les paradis artificiels, l’homosexualité, la dépression, Satan, la misère …
Perçu plus tard tel que le précurseur du symbolisme, il n’appartint réellement a aucun mouvement artistique précis.
Ses poèmes exposent ses tourments, particulièrement ses « spleen » ; ce terme anglais n’apparait dans le recueil que dans les titres de poèmes. Baudelaire désigne ainsi une réalité lyrique traditionnelle ; la mélancolie, mais lui confère un autre regard, plus sombre et macabre.
Ce poème est le dernier du recueil dont tous les poèmes sont intitulés « spleen » dont il reprend les thèmes et les images. À travers cinq quatrains en alexandrins et avec des rimes croisées, il développe paysage état d’âme particulièrement macabre : la description de son mal intérieur se réfère à un imaginaire fantastique et angoissant. Le poème progresse vers une définitive soumission de l’esprit du poète à la mélancolie. Comment l’auteur nous fait ressentir sa douleur morale ? Nous verrons tout d’abord quelles caractéristiques du spleen le poète exposent, pour analyser ensuite le vain combat qu’il tente de lui