Candide de Voltaire Chapitre 19 lignes 18 à 42:
Comment Voltaire condamne l'esclavage?
Le nègre de Surinam constitue une dénonciation de l'esclavage et l'exemple même de l'atteinte aux droits de l'homme et à la liberté. La rencontre de Candide avec le nègre à la sortie de l'Eldorado constitue un choc brutal et un retour à la réalité du mal: Candide ne peut plus se laisser aller à une croyance optimiste.

Le ton employé est dépouillé et le « nègre » est évoqué dans sa prostration « un nègre étendu par terre », comme condamné à vivre à même le sol. Puis son état physique est énoncé avec neutralité comme un constat : « il manquait ce pauvre homme … droite ». Aucun adjectif qui ne manifeste la pitié, mais la brutalité même du fait.
La simplification du réel accentue encore la rigueur des punitions : on passe directement du « nous attrape un doigt » à « on nous coupe la main » en économisant l'explication ( l'amputation pour éviter la gangrène ). Il en est de même pour " on nous coupe la jambe. ".

La relation Maître / Esclave est pleinement affirmée : le rapport de soumission est fortement marqué dans « j'attends mon maître ». Pour les phrases comme : " L'absence d'adjectif souligne la simplicité, l'objectivité d'un constat. On trouve même une certaine ingénuité dans la cruauté : « comme l'usage », avec cette absence de pathétique. L'esclave présente les mauvais traitements comme des faits habituels et anodins.
Le choix de la première personne permet de donner un registre pathétique à ce qui est dit. Le narrateur donne surtout la parole à la victime pour que ça ai plus d'impact sur le lecteur. De plus, le Nègre dit souvent « nous », soulignant ainsi son appartenance à une communauté souffrante dont il est solidaire.
En fait, Voltaire est derrière son personnage : la tonalité change à partir de « cependant, lorsque ma mère... ». Le registre gagne en pathétique et l'analyse. L'esclave adopte le langage d'un homme rationnel et sensible dans lequel on reconnaît