Conscience
Toutefois, dans quelle mesure la conscience de soi est-elle une connaissance de soi? La possibilité d'une telle connaissance supposerait une stabilité, une permanence de mon être. Or, je fais l'expérience d'un changement continuel en moi-même. A chaque instant, j'ai affaire à une pensée différente. La conscience est aussi bien le moyen d'éprouver que je ne demeure pas absolument le même. Autrement dit, il y a une altérité au cœur même du sujet: "Je est un autre" (Rimbaud). Cette altérité, cette altération n'est-elle pas de nature à compromettre la connaissance que je peux avoir de moi-même? Que signifie "moi-même"? Est-on jamais soi-même? Cela supposerait une coïncidence à soi qui n'est peut-être jamais donnée. Du seul fait que j'ai conscience de moi-même, est-ce que ce "moi-même" ne s'en trouve pas modifié? Dès lors, puis-je me connaître? Suis-je ce que j'ai conscience d'être? I. L'expérience de la conscience Le vrai moi est intérieur La "connaissance intérieure" La conscience de soi suppose plutôt l'absence d'autrui. Prendre conscience de soi est un acte solitaire. La méditation cartésienne qui aboutit à la définition de la conscience se déroule dans le recueillement et la solitude, à l'écart du fracas de la vie sociale. De même, celui qui veut pratiquer l'introspection aura intérêt à fuir la compagnie des autres, qui ne pourrait que le détourner de soi, pour être seul avec lui-même. a. L'expérience de la