Constitution 1958
La naissance de la Ve République est souvent vue comme la conjonction entre plusieurs évènements et un homme, le général De Gaulle.
Le 13 mai 1958 éclate une insurrection à Alger : la population de souche française occupe le gouvernement général de l’Algérie, le général Massu forme le « comité du salut public », mais le gouvernement de la IVe République se montre incapable de résoudre cette crise. De plus, à ce moment-là, la France fait également face à de graves problèmes financiers dus à la guerre d’Algérie. Pour ces raisons, mi-mai, la menace d’une guerre civile plane sur la France.
Pour sortir de cette situation désespérée, le président de la République, René Coty, fait appel au « plus illustre des Français » le 29 mai devant le Parlement, en menaçant de démissionner dans le cas où il ne serait pas entendu. Il sort ainsi le général De Gaulle de sa longue « traversée du désert » entamée en 1946. De Gaulle est investi en tant que Président du Conseil à 329 voix contre 224 et succède de ce fait à Pierre Pflimlin, le 1er juin 1958. Mais avant même l’arrivée de De Gaulle à la tête du gouvernement, un avant-projet de révision de la constitution de 1946 avait été mis en place.
Le 2 juin 1958, l’Assemblée nationale accorde les pleins pouvoirs au général De Gaulle pour une durée de six mois. Dans ce même délai, il est alors chargé de donner une nouvelle constitution à la France.
Quel a été le processus technique qui a permis l’élaboration de la constitution de 1958 ? Quelles sont les nouvelles institutions mises en place par la constitution, pour éviter de retomber dans le même scénario qui a mené à la chute de la IVe République ?
Nous étudierons tout d’abord le processus technique de rédaction de la constitution de 1958 et ses contraintes, avant de nous pencher sur les origines de son contenu et aux débats qu’il a pu susciter.
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Nous verrons les contraintes qui ont été imposées aux rédacteurs de la