Contes
V. Propp.
Les recherches sur la narratologie peuvent convoquer diverses approches : sémiotique (Greimas, Barthes, Eco), psycholinguistique (Denhière, Fayol), littéraire (Genette, Todorov, Barthes), bibliques, historiques, ethnologiques (Levi-Strauss), analyses de contes (Propp, Bremond)... .
Ces différentes théories, et bien d'autres, ont pour point commun de s'organiser autour de méthodes d'analyses propres à la linguistique textuelle, c'est-à-dire qu'elles fondent leur théorie sur une approche qui dépasse l'analyse de la phrase.
V. Propp, à travers l'examen d'une centaine de contes merveilleux, propose une "morphologie du conte".
Le terme de morphologie est défini, très clairement, dans la préface de son ouvrage.
" Le mot de morphologie signifie l'étude des formes. En botanique, la morphologie comprend l'étude des parties constitutives d'une plante, de leur rapport les unes aux autres et à l'ensemble ; autrement dit, l'étude de la structure d'une plante.
Personne n'a pensé à la possibilité de la notion et du terme de morphologie du conte. Dans le domaine du conte populaire, folklorique, l'étude des formes et l'établissement des lois qui régissent la structure est pourtant possible, avec autant de précision que la morphologie des formations organiques. " (p. 6)
La mise en évidence d'une structure interne, à quelque objet que ce soit, se conditionne assez naturellement à la découverte d'invariants (éléments récurrents) sur lesquels on introduit des variables.
C'est à partir de ce constat que V. Propp va proposer comme valeur constante la fonction des personnages du conte et comme variables le ou les moyens par lesquels la fonction se réalise.
" Par fonction nous entendons l'action d'un personnage, définie du point de vue de sa signification dans le déroulement de l'intrigue " (Propp W. - Morphologie du conte, p. 31).
Quels que soient les personnages, les moyens ou la façon dont ils