Cornette
Régime entre archaïsme et
« novelletés »
Les structures, les institutions, et les attitudes s’inscrivaient dans la longue durée. C’est pourquoi toute nouveauté, étrangeté, danger, menace sont autant de changements difficilement acceptés.
Les réactions de rejet peuvent conduire jusqu’à la révolte. Souvent, les lois anciennes et les coutumes (usages écrits ou non) étaient plus légitimement établies que les édits du roi dans sa lointaine capitale. Pour comprendre l’importance des changements de ce siècle et demi, il faut mesurer les pesanteurs et l’inertie de ces usages qui régissaient la vie de chacun mais aussi les potentialités et les richesses du royaume.
Un Royaume mosaïque
L’Un…
La prééminence du roi et l’unité du royaume s’observe malgré la constellation de territoires, de suzerainetés concurrentes. Le roi est un roi seigneur, qui domine la féodalité, le primus inter pares, le seigneur des seigneurs. Le roi reste radicalement au-dessus de toutes les hiérarchies selon les légistes il est « sires de la loy » que les officiers royaux imposent à travers tout le royaume et ce jusqu’à la Révolution. Il y a cependant des entraves à l’unité. Au début du
XVIème siècle, les hommes du souverain font en sorte que les grands féodaux perdent l’essentiel de leurs droits régaliens. Ils exigent d’eux des soldats, lèvent des impôts, imposent la justice du prince… Toutefois, au début du règne de François Ier, le duc Charles de Bourbon (descendant de
Saint Louis) était maître d’un territoire grand comme 12 départements. C’est un véritable Etat dans l’Etat, avec une capitale, une administration, une politique propre … L’unité du royaume est donc entravée par les enclaves féodales et les territoires soumis à des puissances étrangères
(Calais appartient à Angleterre, Avignon au Pape). Les suzerainetés sont partagées et disputées. Des terres sont sujettes à conflits quant à leur partage et leur possession. Il s’agit de poudrières juridiques et